Les dessous de la rencontre entre la FFF et Amnesty International sur la Coupe du monde 2022 au Qatar

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FFF ONG Coupe du Monde 2022 Qatar

Elle faisait l’objet d’une demande depuis plusieurs mois déjà, à l’initiative d’Amnesty International France, la rencontre, consacrée aux droits de l’homme au Qatar dans le cadre du Mondial 2022, entre l’ONG et la Fédération française de football a finalement eu lieu mardi dernier, selon L’Equipe.

Une première entrevue

Malgré des discussions qui se maintenaient, relativement irrégulières dans le temps, entre les deux parties, une entrevue a enfin été organisée entre la FFF et Amnesty International France, au siège de l’instance du football français, à Paris, le 19 avril. Cette rencontre s’inscrit dans la volonté de dialogue de l’ONG avec les différentes institutions du football national et mondial sur la question du Qatar. Dans cette perspective, mi-mars, une réunion avait ainsi été annoncé entre la FIFA et Amnesty International.

Selon L’Equipe, cette rencontre a évoqué les problématiques qui entourent l’organisation de la Coupe du Monde 2022 au Qatar qui se déroulera du 21 novembre au 18 décembre prochain, en particulier le respect des droits de l’homme et la protection des travailleurs.

La FFF toujours sous pression

Cette demande de rendez-vous par l’ONG remontait au mois de novembre dernier lorsque que celle-ci avait dénoncé les conditions des travailleurs migrants au Qatar, dans une tribune au “Monde”. Amnesty International n’a toutefois jamais appelé au boycott de la compétition. Depuis, l’ONG avait mis la pression sur la FFF, critiquant le silence de l’instance.

Et malgré cette première avancée, la pression continuera d’être maintenu, comme l’a confirmé Amnesty France. En effet, l’organisation a déclaré : “On est très content d’avoir obtenu un rendez-vous avec la FFF, après des mois d’attente, pour leur faire connaître notre analyse et nos recommandations. Mais on souhaitait aussi avoir une prise de position publique de la part de la Fédération pour reconnaître que la situation des droits humains (au Qatar) restait très préoccupante. En l’état, on a aucune garantie qu’elle fera une telle déclaration, donc on continuera notre travail d’interpellation et de sensibilisation”. L’ONG déplore aussi le retard de la FFF par rapport à d’autres Fédérations en Europe.

Cette réserve peut se comprendre, lorsque l’on entends les propos de Noël Le Graët, en marge du tirage au sort de la Coupe du monde à Doha, le 1er avril dernier. Celui-ci avait déclaré qu’il était “très content qu’on vienne jouer au Qatar”, ajoutant que l’émirat avait “fait d’énormes progrès au niveau social, en instaurant un salaire minimum garanti pour les salariés”.

D’autres rencontres prévues

Amnesty souhaitait que le président de la FFF complète et nuance sa déclaration après-coup. Une volonté que Noël Le Graët pourrait peut-être bientôt satisfaire, alors que des responsables de la FFF ont déclaré que “le rendez-vous avec Amnesty était positif et allait dans le bon sens”.

Néanmoins, aucune prise de parole publique émanant d’un quelconque responsable de la FFF n’est prévue. Ses membres se réfugient le plus souvent derrière le “groupe de travail sur les droits des travailleurs au Qatar” mis en place par l’UEFA.

D’autres rendez-vous seraient d’ores et déjà envisagés entre les deux parties…