La dépression derrière le grand sourire de Yassine Bounou

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La dépression derrière le grand sourire de Yassine Bounou
Yassine Bounou (Séville) ©️IMAGO / Gribaudi/ImagePhoto

Yassine Bounou se confie sur sa lutte contre la dépression

En quelques mois seulement, la trajectoire de Yassine Bounou a pris une ampleur sensationnelle, propulsant ce gardien marocain sous les feux de la rampe du football mondial. Longtemps connu du public espagnol pour ses performances à Séville, c’est véritablement lors de la Coupe du Monde 2022 qu’il a su se démarquer. En tant que pièce maîtresse de l’excellent parcours des Lions de l’Atlas, atteignant même les demi-finales, ce joueur de 31 ans a prouvé au monde entier qu’il était l’un des meilleurs gardien. Ses prestations ont suscité l’intérêt des plus grandes écuries européennes.

Une destination inattendue : l’Arabie saoudite

Face à la perte de Thibault Courtois et Manuel Neuer, le Real Madrid et le Bayern Munich avaient fait de Yassine Bounou leur cible prioritaire pour combler le vide laissé dans leurs cages. Cependant, malgré ces sollicitations, le gardien marocain âgé de 32 ans a surpris tout le monde en choisissant la Saudi Pro League comme destination.

Cédé par le FC Séville à Al-Hilal pour un montant de 20 millions d’euros, Yassine Bounou a ainsi rejoint ce club peu de temps après l’arrivée retentissante de Neymar en provenance du Paris Saint-Germain. Moins d’un an après son arrivée et avec 25 apparitions sous le maillot du club au croissant de lune, l’international marocain a déjà ajouté un premier titre à son palmarès : la Supercoupe d’Arabie saoudite, remportée face à Al-Ittihad sur le score de 4-1.

Les confidences poignantes de Yassine Bounou

Lors d’une tournée médiatique consécutive à ce succès, Yassine Bounou, natif de Montréal, a choisi de parler à Marca sur les circonstances entourant son départ de Séville, survenu de manière abrupte quelques mois seulement après sa performance décisive lors de la séance de tirs au but ayant permis à son équipe de remporter la finale de la Ligue Europa contre l’AS Rome.

La santé mentale, véritable motif de départ

Si au départ, on pensait que des considérations financières étaient à l’origine de son transfert vers Al-Hilal, la réalité est tout autre. C’est en fait sa santé mentale qui a motivé ce changement de continent pour Yassine Bounou. Dans ses propres mots : “Je n’étais pas bien. Ce n’était pas moi.” Il explique avoir traversé une période difficile, marquée par des problèmes familiaux, qui l’ont profondément affecté émotionnellement. Se sentant incapable de continuer dans un environnement où il n’était plus en phase, il a ressenti le besoin impérieux d’un changement pour préserver son équilibre mental.

Il décrit une routine oppressante, où le football occupait tout l’espace, laissant peu de place à sa vie personnelle : “M’entraîner, sortir le chien, faire une sieste, puis penser à l’entraînement du lendemain…” Une vie qui, au fil du temps, l’a conduit vers un état de dépression, mettant ainsi un terme abrupt à une aventure qui aura duré quatre saisons à Séville.

Un hommage sincère à Séville

Malgré cette période sombre, Yassine Bounou tient à rendre hommage à son club d’adoption, exprimant sa reconnaissance pour tout ce que le FC Séville lui a apporté durant ces quatre années. Il déclare avec émotion : “C’est de l’amour pour le club, c’est plus honnête de ne pas être là quand on ne peut pas donner ce qu’il faut… Tout ce qu’ils m’ont donné était incroyable, je vais le garder pour toujours. Je les aime beaucoup et ils ont et auront un frère qui aime Séville autant qu’eux. Tant que nous serons ici, nous ne laisserons jamais Séville sombrer d’une manière ou d’une autre.

Un témoignage poignant qui révèle la dure réalité derrière le glamour du football professionnel, mais aussi la force de caractère d’un joueur qui a su faire face à l’adversité pour préserver son bien-être mental.