Pourquoi l’arbitrage vidéo est à bannir du foot

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La vidéo dans le foot, c’est un débat qui revient de manière récurrente. En général tous les deux ou quatre ans, selon les scandales qui ont pu se produire durant les grandes compétitions internationales.

Car, n’en déplaise à Saint-Etienne (face à Paris il y a 10 jours), il faut un scandale à grande échelle pour réveiller les instances vieillissantes et roupillantes du football international. Ou donner une bouteille à Sepp Blatter, au choix. On a notamment en tête ce but de Franck Lampard refusé en quart de la Coupe du Monde 2010. S’il avait été validé, cela aurait permis aux anglais de revenir à 2-2, et le cours du match en aurait profondément été modifié (4-1 pour la Mannschaft). Impossible également de ne pas se remémorer l’acrobatique manchette de Schumacher sur Battiston, lors de l’édition de 1982 de la Coupe du Monde. Si ce jour là l’arbitre avait fumé la pelouse, l’attaquant français lui, l’a mangée. Mais une chose est sûre, c’est la Main de Dieu qui restera toujours comme LA référence en la matière.

Même si chez nous français, on préfère bien évidemment le magnifique geste de Thierry Henry face à l’Irlande qui, au prix de son honneur et de l’amour de ses enfants, a permis à 23 révolutionnaires de faire ce qui restera à jamais dans les mémoires comme la grève du bus.

On a déjà l’arbitrage à cinq

Dans un sport où les règles d’arbitrage n’évoluent jamais, l’arbitrage à cinq c’est déjà bien. Imaginez un peu le choc que ça a été pour Ronaldo, Suarez ou encore, à très moindre mesure, Mathieu Valbuena.

Le choc pour eux d’apprendre qu’un arbitre allait être présent juste à côté de la surface de réparation, pour voir de près tout ce qui s’y passe. “Putain les gars comment on va faire pour continuer d’abuser les arbitres?” a-t-on pu entendre du côté de leurs centres centres d’entraînements respectifs.

Ca serait vraiment dommage que les deux premiers soient contraints de raccrocher les crampons à cause de l’instauration de la vidéo! Voir des acteurs si talentueux quitter le monde du foot à cause d’une telle décision. Rien que d’y penser j’ai des sueurs froides.

Même si bon, pour ce qui est de Valbuena, ça nous dérangerait pas.

Des arbitres sur les rotules

En plus, même si la vidéo venait à faire son apparition dans le foot, il y aurait quand même une part d’interprétation qui reviendrait à l’arbitre.

Alors prenons le cas d’un hors-jeu à l’extrême limite. Un hors-jeu on ne peut plus litigieux, lors d’un PSGLiverpool par exemple (match amical bien sûr, une équipe comme Liverpool ne joue pas la Champion’s League). Les joueurs et l’arbitre voient les images, et on peut dire qu’il y a hors-jeu comme l’inverse.

Dès lors, un choix cornélien s’impose dans l’esprit de l’arbitre. Soit je valide le but qui a suivi l’action et je me fais casser les genoux par la paire AggerSkrtel, soit je siffle au risque de me prendre un High Kick Crampons pleine face de Zlatan. La vidéo dans le foot, c’est donc l’augmentation du taux de mortalité sur les terrains de football. Même si bon, ça resterait chez les arbitres.

Bienvenue aux matches soporifiques…

L’instauration d’un tel dispositif allongerait également considérablement la durée des matches.

Alors tant mieux, on est bien content quand on est anglais, qu’on est en train d’assister à un CityUnited et qu’il y a 10 minutes supplémentaires. Même si bon, ça reste 10 minutes de plus à voir 22 footeux glander sur un terrain pendant qu’un mec en jaune se décide à savoir si oui ou non il en a une paire.

Le problème c’est que nous on est français, et que des gros matches on en voit aussi souvent que des billets d’Euromillion gagnants. Parce que si c’est pour voir un Toulouse Ajaccio (18 buts à eux deux en douze journées de championnat) se prolonger, autant tout de suite se munir d’une corde.

… Et ciao la Série A

Mais surtout pensons à nos amis italiens. La vidéo c’est la fin de la Série A!

Même s’ils sont très créatifs en la matière, comment alors corrompre un arbitre? Pour le Cavaliere lui-même la tâche s’avérerait ardue. Et Dieu seul sait s’il a de l’expérience dans ce domaine.

Ah si, il resterait bien une bonne vieille méthode : filer une bonne grosse somme en cash à un joueur de l’équipe adverse. Même si là pour le coup, les évolutions technologiques ont bien contribué à l’amélioration de la pratique. Désormais, la maison accepte aussi les versements sur les comptes dans les paradis fiscaux. Finalement ça va, le championnat italien pourrait y survivre.

La blague de l’écart pros – amateurs

Enfin, l’argument principal utilisé par les détracteurs de la vidéo, c’est la différence qu’elle créerait entre le football professionnel et amateur.

Argument tout à fait pertinent et aucunement hypocrite. C’est vrai que le foot amateur ça intéresse tout le monde. C’est d’ailleurs pour ça que les licenciés jouent à guichets fermés devant 80 000 spectateurs, et que leurs matches sont retransmis dans une centaine de nations.

Non mais franchement, de qui se moque-t-on? C’est juste que les anti-vidéo de la FIFA savent pertinemment que de telles infrastructures leur coûterait un joli paquet de thunes, et que ça les embêterait de ne pas pouvoir emmener leur poule dans le dernier restaurant gastronomique à la mode à la fin du mois.