OM – OL : le déroulé d’une soirée catastrophique

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La vitre du bus lyonnais explosé sous l'impact des projectiles
La vitre du bus lyonnais explosé sous l’impact des projectiles © IMAGO

La dixième journée de Ligue 1 Uber Eats devait se finir avec un Olympico prometteur, mais la soirée a pris un tout autre tournant malheureux et impardonnable.

Des bus lyonnais lourdement caillassés et vandalisés

Alors que le dimanche soir devait être un spectacle entre deux équipes voulant impérativement l’emporter avec un OM en forme et un OL au pied du mur, la soirée a malheureusement viré au drame. Peu avant l’entrée du bus rhodanien dans l’enceinte du Stade Vélodrome, un groupe de “supporters” marseillais a pris le bus à partie en lançant des pavés, des bouteilles en verre et toutes sortes de projectiles en direction des vitres. Sous l’impact des lancers répétés, les vitres renforcées ont cédé et un pavé a frappé le visage de l’entraîneur lyonnais Fabio Grosso, mais aussi de son entraîneur adjoint

Arrivés quelques minutes après l’incident, les membres du staff de Lyon escortent les deux hommes dans l’infirmerie du Vélodrome pour appliquer les premiers soins et guérir les blessures choquantes de Grosso, touché dans la zone de l’oeil (arcade, sourcil, paupière et globe oculaire).

Une annulation légitime de la rencontre

Dès l’incident notifié, une cellule de crise a tout de suite été mise en place entre les membres de l’arbitrage, la déléguée de la LFP, et les deux clans marseillais et lyonnais. Presque une heure plus tard, une conférence de presse est tenue avec la déléguée de la ligue, mais aussi Alexandre Letexier, arbitre centrale de la rencontre qui prend la parole et déclare :

Une réunion de crise a eu lieu pour évaluer les blessures subies par les membres de l’équipe de Lyon. L’OL ne souhaitait pas poursuivre le match. Compte tenu de la position de l’OL et du protocole établi par la ligue, la décision a été prise de ne pas commencer le match. Le match n’aura pas lieu, et des rapports seront soumis aux autorités compétentes

Dès la publication de la sanction, la déception et l’incompréhension se font ressentir dans le Vélodrome parmi les spectateurs marseillais. De leur côté, les Ultras Lyonnais, armés de drapeaux français et des saluts fascistes, en ont profité pour entamer des chants racistes et islamophobes à l’encontre des South Winners, placés en contrebas. Pas de quoi apaiser les tensions entre les deux Olympiques, et encore moins entre les ultras. Ces actions abominables seront, elles aussi, vraisemblablement étudiées pour sanctionner les Bad Gones.

Par la suite, John Textor intervient au micro d’Amazon Prime Vidéo pour nous confirmer les circonstances de cette décision prise à l’encontre des clubs :

” Peu de temps après l’incident, la ligue nous a informés qu’une décision serait prise indépendamment de notre volonté. Notre équipe était prête à jouer, et je suis fier de notre capitaine. Nous avons vu du sang couler de sa tête. Il n’était pas très lucide car il avait aussi des coupures. La décision était hors de notre contrôle. Ce qui s’est passé a eu lieu en dehors du stade. Ce sont des scènes choquantes. J’ai essayé de discuter avec lui pour voir comment il allait. Ce n’est pas ainsi que le football devrait être joué. Je ne sais pas si c’était la décision de l’arbitre, je ne sais pas qui a pris la décision. La dernière fois que j’ai vu Fabio, il attendait un avis médical, et il ne pouvait pas tenir une conversation. Il avait des éclats de verre en lui ; ce n’était pas seulement des pierres. Je suis très en colère. Notre coach avait mis au défi notre équipe d’être prête. Nos supporters voulaient voir ce match. Il n’y a rien de pire que ce qui s’est passé là-bas”

Profondément touchés psychologiquement par ces actes, les joueurs lyonnais qui décrivent cette attaque comme un acte de violence pure, ont exprimé leur envie de porter plainte et ont souligné que cela représentait un nouveau niveau de violence dans le football