Une ville espagnole renonce à accueillir la Coupe du monde 2030, dénonçant une touristification excessive et la dégradation de la vie locale.
Dans un contexte marqué par une saturation touristique croissante, Saint-Sébastien, perle de la côte basque, vient de poser un geste rare. La ville a demandé à la FIFA de retirer son nom de la liste des hôtes potentiels pour la Coupe du monde 2030. Une initiative portée par les habitants et plusieurs associations locales, qui dénoncent une pression insoutenable sur leur cadre de vie.
Dans une lettre adressée à l’instance mondiale, ces collectifs dénoncent un projet qui aggraverait « les conditions de vie dans la ville » et accélérerait « la touristification » déjà très avancée de la région. Ce mouvement est soutenu par des résidents du centre historique, une zone particulièrement affectée.
Saint-Sébastien victime de son succès touristique
Depuis une vingtaine d’années, Saint-Sébastien s’est imposée comme l’une des destinations les plus prisées d’Espagne. Ses restaurants étoilés, ses bars à pintxos et la plage emblématique de La Concha attirent des foules venues du monde entier. Mais ce succès a un revers.
Les habitants sont progressivement chassés du cœur de la ville. Les loyers explosent. Les commerces traditionnels ferment, remplacés par des enseignes tournées vers les visiteurs étrangers. L’espace public se transforme en vitrine, pensé selon des logiques purement commerciales.
Dans leur lettre, les signataires soulignent :
« L’infrastructure est conçue pour répondre aux besoins de l’industrie touristique, au détriment de la population locale. »
Un maire en désaccord avec ses citoyens
Le maire Eneko Goia n’adhère pas à cette vision. Il défend le positionnement international de la ville. Selon lui, refuser d’accueillir des événements sportifs de cette envergure reviendrait à effacer Saint-Sébastien de la carte des villes influentes.
« Je ne partage pas ce point de vue. Si cela ne tenait qu’à eux, la ville n’aurait aucun rayonnement international. »
Cette déclaration reflète une fracture nette entre les institutions municipales et une partie de la population. Alors que certains prônent l’ouverture et la visibilité mondiale, d’autres réclament un retour à une vie locale plus équilibrée.
