Les prochains jours s’annoncent mouvementés pour Aron Dönnum. Le milieu toulousain est au cœur d’une polémique après son geste de la main ce week-end à l’endroit du Havrais Simon Ebonog.
Aron Dönnum risque de payer cher son geste lors de la rencontre de Ligue 1 entre le Téfécé et Le Havre ce dimanche. Le milieu de terrain norvégien a agité la main devant son nez lors d’un échange verbal mêlant le jeune havrais Simon Ebonog. Un geste qui crée la polémique après les sorties de plusieurs acteurs, les uns pour soutenir l’accusé, les autres pour l’enfoncer.
Les griefs des détracteurs
Juste après le match qui s’était soldé par un score nul et vierge, l’entraîneur havrais Didier Digard a allumé le norvégien pour son geste déplacé qu’il qualifie de raciste. « Ce que j’ai vu aujourd’hui, c’est intolérable », s’est plaint le technicien de 39 ans sur Ligue 1+. « Là, ça touche à l’être humain, ce n’est pas le sport. (…) Si on dit que c’est pas du racisme, c’est quoi ? C’est juste dire à mon joueur qu’il pue ? On peut dire des choses comme ça alors qu’on est juste là pour jouer au foot ? »
En fin de soirée, c’est au tour du gardien de but havrais Mory Diaw de prendre la défense de son jeune coéquipier. Sur son Instagram, le Sénégalais a publié une story pour dénoncer le geste de Dönnum. « Faire ça devant un jeune joueur te fait croire que t’es un bonhomme ? C’est très facile de raconter ce que tu veux en interview d’après-match. Il y a des gestes qui ne sont pas pardonnables et n’ont rien à faire sur un terrain de foot. »
D’autres toulousains notamment le capitaine Abdoulaye Touré et le directeur sportif Mathieu Bodmer se sont également prononcés.
Parole à l’accusé
Devant ses accusations, Aron Dönnum a tenté de clarifier les choses. Le joueur de 27 ans explique que son geste est mal interprété et qu’il n’a jamais eu d’intention raciste envers Simon Ebonog. « C’est très fou de dire ça. Je pense qu’ils veulent venir me voir et se battre. La première chose que je sens, c’est sa respiration. Je fais comme ça (il mime de la main un geste devant son nez) parce que ça sent mauvais. Ça n’a rien à voir avec le racisme. Je ne comprends pas pourquoi ils disent ça. Je ne devrais peut-être faire ça à personne. Mais au lieu de me battre comme je le fais habituellement, j’ai fait ça et je suis parti. »
Une explication que son club et plusieurs membres ont épaulée, soutenant que le joueur n’a jamais été raciste. « J’ai revu l’action » confirme Carles Martinez Novell, l’entraîneur de Toulouse. « Le foot est un sport de passion, il y a un moment de duel. Le joueur peut chercher une dispute sur un geste, il peut y avoir des accrochages. »
« Je connais très bien Aron », rassure-t-il. « C’est un garçon avec de grandes valeurs, en amitié, en tolérance. À Toulouse on s’entraîne avec des joueurs de quinze nationalités différentes. Il déteste être associé à du racisme. On n’a aucun doute de ça. Il est affecté », indique-t-il.
« Accusé, levez-vous… »
« J’ai consulté les membres du CNE, Il y a une suspicion, pour le moins, de geste à caractère raciste », a indiqué ce lundi Frédéric Thiriez, le président du Conseil national de l’éthique (CNE). Dans ces cas-là, il appartient au Conseil national de l’éthique de saisir la commission de discipline de la Ligue et c’est elle qui jugera s’il y a effectivement un geste à caractère raciste qui en soi constitue un manquement à l’éthique. Il y a des précédents d’ailleurs. »
C’est donc décidé. La commission de discipline de la LFP va statuer sur le cas du Norvégien. Le dossier pourrait être examiné le 12 novembre, ou ultérieurement en cas d’instruction. À en croire L’Équipe, s’il est reconnu coupable d’acte d’acte raciste et blessant, Aron Dönnum risque jusqu’à 10 matchs de suspension.











