Frank McCourt et Joseph Oughourlian contestent la LFP, dénoncent sa gouvernance opaque et appellent à une réforme profonde du football français.
Frank McCourt, patron de l’Olympique de Marseille depuis 2016, s’exprime rarement sur les affaires internes du football français. Pourtant, il a récemment choisi de briser son silence lors d’un entretien avec Le Figaro. L’Américain a dénoncé une Ligue de football professionnel qu’il estime « opaque et inefficace », incapable de valoriser les atouts d’un championnat en perte de vitesse. Cette prise de parole, soutenue par Joseph Oughourlian, président du RC Lens, place deux clubs majeurs face à la gouvernance actuelle incarnée par Vincent Labrune.
Une Ligue fragilisée par des pertes financières colossales
Selon McCourt, la gestion de la LFP est menée « dans l’urgence », sans stratégie de long terme. Les chiffres avancés sont alarmants : près de 1,3 milliard d’euros de pertes la saison dernière. À titre de comparaison, les grandes ligues européennes, qu’elles soient espagnoles, allemandes ou italiennes, consolident leurs revenus et renforcent leur attractivité. La Ligue 1, elle, recule dangereusement. L’objectif initial de se hisser au deuxième rang continental paraît désormais hors de portée.
Un modèle économique en panne
McCourt déplore une organisation trop complexe, peu lisible, où les clubs se sentent sous-représentés. La promesse d’une Ligue compétitive face aux géants européens n’a pas été tenue. Le constat est sévère : le championnat français perd en attractivité, peine à retenir ses meilleurs talents et manque des moyens financiers pour rivaliser. Cette situation nourrit la frustration des dirigeants qui estiment que le potentiel du football hexagonal est inexploité.
La proposition choc : supprimer la LFP
Pour l’homme d’affaires américain, la solution passe par une réforme radicale. Il propose de supprimer la LFP pour instaurer un système simplifié reposant sur deux entités :
- La Fédération française de football.
- Les clubs professionnels, réunis autour du principe « un club, un vote ».
Ce modèle se veut plus démocratique et efficace. Selon McCourt, il permettrait de restaurer la confiance, d’unir les clubs et de poser les bases d’un redressement durable.
Un affrontement direct avec l’influence du PSG
La critique de McCourt vise aussi Nasser Al-Khelaïfi. Le président du PSG est accusé de juger la réussite de la Ligue uniquement à travers les performances de son club. Pour le propriétaire marseillais, ce prisme déforme la réalité d’un championnat fragilisé économiquement. Si le PSG brille en Europe, la Ligue 1, elle, s’enfonce dans une crise structurelle.
La contestation pourrait prendre une tournure politique. Plusieurs présidents de clubs de Ligue 1 suivraient de près la démarche initiée par McCourt et Oughourlian. Le prochain collège réunissant l’élite du football français s’annonce tendu. Trois sièges stratégiques seront en jeu, et une coalition d’opposants pourrait rebattre les cartes du pouvoir.
