Situation particulièrement tendue entre le gouvernement britannique et le club d’Aston Villa. À l’origine, une décision du club anglais d’interdire l’accès au stade aux supporters du Maccabi Tel Aviv lors du match de Ligue Europa entre les deux clubs.
Aston Villa accueille le 6 novembre prochain le Maccabi Tel Aviv à Villa Park. Cette rencontre compte pour la 4e journée de la phase régulière de la Ligue Europa. En marge de cette rencontre, le club de Birmingham a décrété une interdiction d’accès à son stade à tout supporter du club israélien. Une décision prise suite à une recommandation de la police locale, le Safety Advisory Group (SAG).
Selon les informations, le SAG aurait classé la rencontre « à haut risque » après avoir pris en compte « des informations récentes » et « des précédents incidents » auxquels seraient liés les supporters du club israélien. Notamment lors de la rencontre de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel Aviv en 2024.
La classe politique fait barrage à l’exécution de la décision
Cette décision radicale intervient dans un contexte politique assez tendu. Quelques heures après son annonce le premier ministre britannique, Keir Starmer a réagi en condamnant avec véhémence la décision de l’actuel 13e de Premier League. « C’est une mauvaise décision », a écrit le dirigeant politique dans une publication sur sa page X. « Nous ne tolérerons pas l’antisémitisme dans nos rues. Le rôle de la police est de garantir que tous les fans de football puissent profiter du match, sans crainte de violence ou d’intimidation. »
Moins d’un mois après l’attaque contre une synagogue de Manchester qui a fait deux morts, le gouvernement britannique se dresse contre toute forme d’injustice, de nature à inciter à la violence, quelle qu’elle soit. Côté israélien, le ministre des affaires étrangères a réagi en dénonçant une décision « honteuse » et « demande aux autorités britanniques d’annuler cette décision lâche. »
Un mea-culpa espéré ?
Le dirigeant israélien peut compter sur le soutien de quelques figures politiques, notamment Nigel Huddleston, co-président du Parti conservateur et opposant politique de Keir Starmer. Ce dernier a mis un peu de pression au gouvernement de Starmer : « Sommes-nous vraiment en train de dire que, dans la Grande-Bretagne moderne, nous ne pouvons pas garantir la sécurité des Juifs dans nos rues et sur nos terrains de sport? » Et il a été entendu.
Ce vendredi, une réunion est prévue au ministère de l’Intérieur. Elle sera dirigée par la ministre de la Culture et des Sports, Lisa Nandy, pour tenter de trouver un compromis. L’UEFA a, de son côté, rappelé qu’elle souhaite « que les supporters (des clubs) puissent voyager et soutenir leur équipe dans un environnement sûr » même si les autorités locales restent « responsables des décisions relatives à la sécurité des rencontres sur leur territoire. »
