La FFF propose « un Premier League à la Française »

C’est une réforme historique qui pourrait profondément transformer le paysage du football professionnel hexagonal.

L’idée n’est pas neuve, mais elle prend désormais une tournure concrète. Un projet de gouvernance radicalement nouveau est sur la table : une société commerciale composée des clubs eux-mêmes, chacun disposant d’une voix, et directement rattachée à la FFF. À la différence de LFP Media — qui ne gérait que les revenus — cette entité piloterait aussi l’organisation matérielle des compétitions.

Selon L’Équipe, la Fédération Française de Football (FFF), par la voix de son président Philippe Diallo, souhaite tout simplement faire disparaître la Ligue de Football Professionnel (LFP) pour la remplacer par une structure inspirée du modèle anglais.

Fini la présidence élue tous les quatre ans. La future structure serait dirigée par un CEO, nommé (et révoqué) par les clubs, et placé sous la supervision d’un conseil d’administration. Une rupture nette avec le fonctionnement actuel, jugé obsolète par certains acteurs du foot français. « On passe d’un modèle associatif à but non lucratif à une structure commerciale », résume Philippe Diallo.

Dans cette vision, la LFP cesserait d’exister sous sa forme actuelle. « La FFF sera directement liée à cette entité commerciale. La Ligue, telle qu’on la connaît, disparaîtra », a confirmé le président fédéral.

Vincent Labrune prêt à raccourcir son mandat?

Le projet bénéficie d’un soutien pour le moins inattendu : celui de Vincent Labrune, président de la LFP, dont le mandat court pourtant jusqu’en 2027. Fatigué par le climat devenu « toxique » ces derniers mois, Labrune serait prêt à raccourcir son mandat si la réforme aboutit. La LFP, aujourd’hui affaiblie financièrement — elle vit principalement des revenus issus des paris sportifs, à hauteur de 8 à 9 millions d’euros —, serait devenue une « coquille vide », selon Diallo.

« Oui, c’est un modèle Premier League, car ce sont les clubs qui gèrent la ligue. Mais c’est à la française : on conserve nos spécificités sportives et culturelles », a-t-il précisé.