Saïd Chabane, propriétaire du SCO d’Angers, placé en garde à vue pour un possible faux témoignage.
Ce mardi 3 juin, Saïd Chabane a été placé en garde à vue au commissariat d’Angers. Une information confirmée par le procureur Éric Bouillard. Cette audition intervient dans le cadre d’une enquête liée à un témoignage douteux présenté lors de son procès pour agressions sexuelles. Le propriétaire du SCO d’Angers est de nouveau dans la ligne de mire de la justice. La mesure a été prise sous la supervision d’un juge d’instruction.
Un enregistrement audio douteux au cœur de l’enquête
L’affaire repose sur un enregistrement audio, remis à la justice par un témoin de la défense. Dans ce fichier, des voix féminines évoquent l’intention de soutirer de l’argent à Saïd Chabane. Le document avait été utilisé pour tenter de décrédibiliser les plaignantes. Toutefois, l’origine de cet enregistrement serait frauduleuse selon les éléments révélés par Ouest-France. L’authenticité du fichier est désormais formellement remise en cause par les enquêteurs.
Lors du procès, le témoin avait juré détenir un enregistrement accablant pour les plaignantes. Mais les investigations ont révélé que la voix sur l’enregistrement ne correspondait pas à celle de l’une des six femmes ayant accusé Chabane. Confronté à ces éléments, le témoin a reconnu que son intervention devant le tribunal reposait sur un faux. Il a admis avoir menti et avoir fourni un témoignage erroné.
Une stratégie judiciaire qui pourrait se retourner contre Chabane
Les soupçons se resserrent sur l’implication directe de Saïd Chabane dans la fabrication ou la présentation de cet enregistrement. Les enquêteurs cherchent désormais à établir s’il est à l’origine du document ou s’il en a commandité la production. Si cela est avéré, il pourrait faire face à de nouvelles poursuites pour subornation de témoin, faux et usage de faux.
En février 2025, Saïd Chabane a définitivement été condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour agression sexuelle aggravée. Il avait initialement interjeté appel de cette décision. Mais il a finalement renoncé à la procédure et accepté sa condamnation. Le jugement initial datait de mars 2024, à l’issue d’un procès très médiatisé. L’homme d’affaires avait alors déjà quitté la présidence du SCO en mars 2023, cédant sa place à son fils.











