Kylian Mbappé a versé plus de 180 000 € à des CRS de l’équipe de France. L’IGPN enquête sur la légalité de ces dons.
Selon Le Canard Enchaîné, Kylian Mbappé aurait versé un total de 180 300 € à cinq CRS affectés à la sécurité de l’équipe de France. Ces dons, jusqu’ici passés sous silence, ont été révélés grâce à une enquête du journal, avec appui de documents officiels.
D’après les éléments consultés, quatre policiers auraient chacun perçu 30 000 €, tandis que leur supérieur hiérarchique aurait touché 60 300 €. Les versements ont été effectués par le biais de virements bancaires, et sont confirmés dans une attestation signée par Kylian Mbappé lui-même.
Une prime reversée en toute transparence selon le joueur
Dans le document consulté par Le Canard Enchaîné, Kylian Mbappé justifie ces transferts comme étant des dons d’usage, reversés à la fois aux membres de la sécurité tricolore et à certaines associations caritatives. Il aurait ainsi souhaité partager sa prime de participation à la Coupe du Monde.
Toujours selon le journal, l’attaquant du Real Madrid aurait consulté son avocat fiscaliste avant d’effectuer les virements. Ce dernier lui aurait assuré que les bénéficiaires, en vertu de la nature « usuelle » de ces dons, n’étaient pas tenus de les déclarer au fisc.
Tracfin et l’IGPN s’emparent du dossier
L’affaire n’en est pas restée là. Les montants élevés ont attiré l’attention de Tracfin, le service français de renseignement financier. L’organisme a remonté l’information à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), qui a ouvert une enquête administrative.
Le cœur de l’interrogation repose sur la nature réelle de ces dons. Pour quatre des agents, la somme pourrait s’apparenter à un geste de reconnaissance. Toutefois, la situation du commandant ayant reçu 60 300 € suscite de plus vives préoccupations.
Le rôle du commandant en question
Ce haut gradé des CRS a accompagné Kylian Mbappé au Cameroun et dans le Vaucluse en 2023, lors de déplacements personnels. Des images circulent montrant l’officier à proximité du joueur en dehors du cadre de la FFF. Cela soulève une potentielle confusion entre protection privée et mission d’État.
L’IGPN évoque un possible manquement au devoir de probité. Elle s’interroge : ce versement correspond-il à un don sans contrepartie ou à une rémunération déguisée pour des services rendus ?
L’enquête doit déterminer si le cadre réglementaire encadrant les agents publics a été enfreint. Si une faute est caractérisée, des sanctions internes pourraient être envisagées.
