Taxe à 75% : un coup dur pour le foot français

par

C’est une mesure qui a fait beaucoup d’encre dernièrement, suscité de nombreuses réactions dans le monde du football professionnel, et généré une très grosse polémique. Cela a même abouti à ce que jeudi, les présidents des clubs de Ligue 1 soient reçus par le président de la république François Hollande. Leur objectif étant alors d’obtenir un assouplissement de la mesure. Mais le chef de l’état s’est montré on ne peut plus ferme : pas question de modifier quoi que ce soit à cette réforme, qui constitue une mesure phare de sa politique.

La taxe à 75% c’est quoi?

On en a beaucoup entendu parler, que ça soit au travers des débats à la radio ou à la télévision. Il faut dire que l’annonce de cette taxe a engendré une réaction des plus radicales de la part de la direction des clubs professionnels, à savoir la planification d’une grève à la fin du mois de novembre. Cependant, on ne sait pas forcément exactement en quoi la mesure consiste. Explications.

Le projet de loi prévoit de taxer les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 à hauteur de 75%, sur les salaires des joueurs gagnant plus d’un million d’euros par an. On se souvient que l’année dernière, il était question que ça soit les joueurs eux-mêmes qui doivent s’en acquitter. On a alors craint un exode des stars, comme Ibrahimovic, Pastore ou autres, fraîchement arrivés dans notre championnat. Mais l’idée a finalement été abandonnée par le gouvernement, pour préférer imposer directement les clubs. Les conséquences sont donc tout autres. Car ce sont bien les clubs dont les moyens sont limités qui vont faire les frais de la mesure. Prenons l’exemple de Lyon, si le club possède un important chiffre d’affaires (137,3 millions pour l’exercice 2012-2013), ses finances n’en sont pas pour autant au beau fixe, puisque le club est en déficit. Or, la taxe viendrait le creuser encore un peu plus. Quand on voit la baisse du club au niveau sportif ces dernières années, on a du mal à lui prédire un avenir radieux. Le LOSC quant à lui, devrait s’acquitter de 5 millions d’euros. Soit bien plus que le salaire de son meilleur joueur en 2013, Salomon Kalou. Ce serait donc un très gros coup dur pour Michel Seydoux que de devoir laisser partir le joueur pour verser son dû au gouvernement.

Au total, 44 millions d’euros seraient versés par les clubs au gouvernement, de Guingamp (50 000€/an) à Paris (20 000 000€/an).

Un championnat à deux vitesses

Mais au-delà de tout cela, c’est bien vers la perte totale d’intérêt de notre championnat que l’on court. Comme vous l’aurez certainement compris, cette taxe va venir affaiblir les clubs ne disposant pas de moyens exceptionnels, au contraire des gros cadors de L1. En effet, il paraît difficile d’imaginer que Nasser Al-Khelaïfi ne dispose pas de ressources nécessaires pour payer la taxe. L’AS Monaco, son siège social n’étant pas situé en France, n’est quant à lui pas concerné par la mesure. La mesure viendrait donc creuser de manière considérable le fossé déjà existant entre ces deux clubs et les autres.
Quel intérêt alors accorder à la Ligue 1, si elle ne se dispute qu’entre deux clubs?