Mercato : l’Angleterre fait sauter la banque, grosses craintes pour la Ligue 1…

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A l’heure où le fair-play-financier voit le jour, sur la scène européenne, on pouvait s’attendre à ce que les formations du Vieux Continent se montrent un peu plus frileuses, en matière de transferts. Difficile d’investir, tout en restant dans les clous. C’est d’autant plus vrai en France, avec la mise en place de la taxe à 75%.

Les cinq grands championnats européens. L’appellation est désormais désuète, puisque la France se voit distancée par le Portugal, et même dépassée par la Russie, au classement UEFA. Toujours est-il que les clubs de Ligue  1, de Premier League, de Liga, de Bundesliga et de Série A n’ont, finalement, pas hésité à sortir les millions. A eux tous, il serait même plus judicieux de parler de milliards. Et, sans grande surprise, la nation s’étant montrée la plus dépensière n’est autre que l’Angleterre.

2,3 milliards d’euros investis

La somme a de quoi impressionner. Elle représente le total des sommes investies par tous les clubs des « cinq championnats majeurs ». Du moins, selon les premières estimations. Ce qui fait tout simplement de ce mercato le plus « cher » de l’histoire. A titre de comparaison, le chiffre s’élevait la saison passée à 2,14 milliards. Et à ce moment, cela constituait déjà un record, avec une hausse de plus de 30% par rapport au cru 2012.

La Premier League fait la moitié du travail

1,03 milliards d’euros. Voilà ce qu’ont dépensé les clubs d’outre-Manche. On tient ici un record, puisque jamais les équipes du Royaume n’avaient autant déboursé. Une somme qui équivaut presque à l’investissement global des écuries des autre autres nations. L’explication principale réside dans la revente des droits TV de la Premier League. Il s’agit en effet du championnat le plus attractif de la planète. Pour lequel les chaînes du monde entier sont donc prêtes à payer cher. Très cher.

En chef de file, on retrouve inéluctablement Manchester United. Ou les chroniques d’un été de shopping annoncé. Avant l’ouverture du mercato, les rumeurs allaient bon train. Les investisseurs semblaient ainsi prêts à mettre la main à la poche, une enveloppe de 240 millions d’euros étant évoquée. C’aura été un peu moins, avec 194 millions, pour les arrivées d’Ander Herrera, Luke Shaw, Marcos Rojo, Daley Blind, Angel di Maria, et Radamel Falcao. Avec pour ambition de ne pas revivre le calvaire de la saison passée, de retrouver la Champion’s League, et pourquoi pas de renouer avec le succès dans le championnat anglais.

Juste derrière, on retrouve Liverpool, qui a mis 150 millions d’euros sur la table, pour en grande partie piller Southampton, puis Chelsea (87 millions), qui s’est offert Fabregas et Diego Costa, entres autres, Manchester City (80 millions), dont la moitié des fonds est allée au transfert du Français Eliaquim Mangala, et Arsenal (65 millions), qui a enregistré, surtout, l’arrivée d’Alexis Sanchez.

Ligue 1, il a de quoi s’inquiéter

Les 50 millions d’euros investis par le Paris-Saint-Germain pour le seul transfert de David Luiz n’auront clairement pas suffit à ce que le championnat de France vienne titiller ses voisins, en la matière. En tout et pour tout, les clubs de Ligue 1 n’ont dépensé que 134 millions d’euros. Soit plus de deux fois moins que ceux d’Allemagne, pays nous précédant dans ce classement. C’est donc bien moins que l’année dernière, où les formations tricolores avaient investi pour 382,6 millions. Plusieurs raisons à cela.

Le fair-play financier y est évidemment pour beaucoup. Si Nasser Al-Khelaïfi a affirmé le contraire, il semble bel et bien que cette nouvelle règle soit à l’origine de l’échec du Paris-Saint-Germain dans le dossier Angel di Maria. Avec un tel transfert, la France aurait été créditée d’au moins 60 millions d’euros supplémentaires, puisque Florentino Perez et son homologue qatari avaient visiblement convenu d’un accord autour de ce montant.

Le changement radical de politique de l’AS Monaco a également largement modifié la donne. L’été dernier, le club de la Principauté avait été le deuxième plus dépensier d’Europe, derrière le Real Madrid, avec 166 millions d’euros. Aujourd’hui, l’heure est à la revente des stars, et la place est faite aux jeunes. Toute proportion gardée, on pourrait presque y voir la politique prônée par Jean-Michel Aulas à Lyon…

Enfin, comme nous l’évoquions ci-haut, la taxe à 75% fait son oeuvre. Elle contraint la majorité des clubs de notre championnat, ceux ne disposant pas de budgets pharaoniques, à surveiller leurs comptes de très près… et à se séparer de leurs plus gros salaires. Pour recruter des joueurs plus modestes, et donc, par définition, moins onéreux. Et encore, lorsque les finances desdits clubs le permettent.

Il y a donc clairement matière à s’inquiéter, pour la compétitivité de la Ligue 1, quand on voit le fossé qui la sépare déjà des autres « grands championnats ». Si les choses continuaient à évoluer de la sorte, on pourrait bien n’avoir plus qu’une seule équipe en Ligue des Champions. D’autant que l’Etat français a annoncé aujourd’hui même prévoir une hausse de la TVA sur les places de spectacles, que comprennent le foot. On passerait ainsi de 5,5 à 20%. Ce qui pourrait faire fuir certains amateurs de ballon rond, et ainsi faire baisser les recettes des clubs, en terme de billetterie.

Classement des investissements par pays

1 – Angleterre : 1,03 milliards d’euros

2 – Espagne : 480 millions d’euros

3 – Italie : 324 millions d’euros

4 – Allemagne : 284 millions d’euros

5 – France : 134 millions d’euros

Top 10 des investissements par club

1 – Manchester United : 194 millions d’euros

2 – FC Barcelone : 165 millions d’euros

3 – Liverpool : 150 millions d’euros

4 – Real Madrid : 115 millions d’euros

5 – Atletico Madrid : 100 millions d’euros

6 – Chelsea : 87 millions d’euros

7 – Manchester City : 80 millions d’euros

8 – Arsenal : 65 millions d’euros

9 – Southampton : 58 millions d’euros

10 – Juventus Turin : 52 millions d’euros

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