En France, les investisseurs étrangers changent la donne

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Jusqu’en 2011, la Ligue 1 restait comme le seul grand championnat européen à ne pas compter de gros investisseurs en son sein. Mais la donne a changé, notamment avec l’arrivée du désormais célèbre Nasser Al-Khelaïfi à la tête du Paris-Saint-Germain.

On peut désigner le qatari comme un véritable précurseur, puisqu’il a été suivi par Dmitri Rybolovlev à Monaco et Hafiz Mammadov à Lens. Si initialement le grand public était plutôt réticent à ce genre de pratiques, aujourd’hui tout supporter espère voir une grosse fortune investir dans son club. Alors plus que jamais, la question se pose de savoir quelles conséquences ces investissements ont sur notre championnat, et comment cela pourrait le faire évoluer.

Personne ne pourra prétendre le contraire, avec les arrivées de Nasser Al-Khelaïfi et Dmitri Rybolovlev, la Ligue 1 a gagné en attractivité. Notre championnat s’est enrichi de grands noms du monde du football. Parmi eux : l’inévitable Ibrahimovic, Falcao, le brésilien Thiago Silva, Moutinho ou encore Toulalan. On ne saurait s’en plaindre alors que L1 était devenue, ces dernières années, un simple palier à franchir avant de passer à un échelon supérieur.

Les choses allant de pair, cela signifie également une élévation globale de la qualité et du niveau de jeu. Si l’Olympique Lyonnais a su masquer la faiblesse et la pauvreté de notre championnat durant les années 2000, en s’imposant comme un cador sur la scène européenne, les choses ont désormais évolué.

Plus de spectacle et de supporters

Depuis déjà plus d’une décennie, le championnat de France a la triste réputation de ne pas produire beaucoup de spectacle. Et les équipes y évoluant d’être trop frileuses et de ne pas inscrire beaucoup de buts.Là aussi avec l’arrivée de l’investisseur qatari à Paris, les choses ont évolué. Lors de l’exercice 2010/2011, on voyait en moyenne 2,3 buts lors de chaque rencontre. Dès la saison suivante et l’arrivée d’Al-Khelaïfi, la statistique a significativement augmenté, pour atteindre 2,52 buts par match.

Et bien entendu, cela a un impact direct sur l’affluence dans les stades. Sur la saison 2010/2011, la moyenne du taux de remplissage des enceintes était de 69%. Dès l’année suivante, elle est passé à 73%! Et avec le retour de l’ASM en Ligue 1, et peut-être celui du Racing Club de Lens (Hafiz Mammadov a promis d’investir autant que Paris et Monaco si son club accède à la division supérieure) la saison prochaine, le chiffre pourrait bien encore croître.

On constate donc un évident regain d’intérêt du championnat aux yeux des supporters français. Et c’est d’ailleurs la même chose à l’échelle internationale. La Ligue 1 est aujourd’hui redevenue un des tous meilleurs championnats au monde. Et ce grâce à une équation bien simple : investisseurs = stars + spectacle + supporters et stades remplis.

L’Equipe de France affaiblie?

Néanmoins, quelques bémols sont à émettre. En premier lieu, la L1 risque de perdre en intérêt pour le titre. Désormais, le championnat n’est pas encore entamé qu’il semble déjà acquis pour Paris ou Monaco. Aucune autre formation ne semble capable de rivaliser avec eux dans la course au titre (même si le LOSC nous fera peut-être mentir). A forces de renforts recrutés à coups de millions, le PSG et l’ASM risquent de creuser encore un peu plus le fossé existant avec les autres équipes.

De plus, cela risque de créer des problèmes au niveau de la formation des jeunes joueurs français. Si une pléiade de stars composent les clubs concernés, il est difficile de concevoir que ces jeunes aient leur chance. Un peu à l’image de ce qui s’est passé en Angleterre ces dernières années. Cela a d’ailleurs eu des conséquences néfastes pour la sélection anglaise. Habituée à jouer les premiers rôles lors des grandes compétitions internationales, elle a aujourd’hui été reléguée au second plan. Vu le niveau de jeu actuel affiché par l’Equipe de France, cela serait catastrophique.