Un naming ou un nouveau stade pour Marseille ?

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Les supporters de l’Olympique de Marseille n’attendaient que lui, il ne le verront peut-être pas. Lui ? C’est le stade Vélodrome flambant neuf.

380.952 euros par match !

 

En effet, Le conseil municipal de la ville de Marseille a ces dernières heures voté l’augmentation du loyer du stade Vélodrome… Rénové et agrandi, l’enceinte coutera désormais au club phocéen 380.952 euros par match ! Les élus de la majorité municipale s’expliquent :

« Ces conditions correspondent à la configuration du nouveau stade Vélodrome répondant aux prescriptions de l’exigeant cahier des charges de l’UEFA et aux non moins exigeantes demandes de l’Olympique de Marseille dans la programmation et la réalisation du projet. »

Stéphane Mari, le président du groupe PS se défend même en déclarant qu’il « faut expliquer aux Marseillais l’enjeu du loyer de l’OM. Dans le cadre du contrat partenariat signé avec Aréma pendant 31 ans, la ville de Marseille doit lui verser 12 millions d’euros par an. Si l’OM verse un loyer de 8 millions d’euros par an, la facture ne sera plus que de 4 millions d’euros, soit 4 points d’augmentation de la taxe d’habitation ».

L’OM est prêt à s’exiler !

Seul hic, cette sacré somme, quand on sait que les olympiens versaient 50.000 euros par an durant les travaux, ne plairait pas du tout aux dirigeants de l’OM et surtout au directeur général, Philippe Pérez, qui ne s’est pas gêné pour l’indiquer sur le site du club.

«Face à cette décision unilatérale et totalement irréaliste du conseil municipal, la seule réaction que je puisse avoir est de vous dire qu’à ce montant-là, l’OM n’a pas les moyens de jouer au stade Vélodrome. Il s’agit tout simplement du loyer le plus élevé jamais réclamé en Europe et de loin. Notre club ne versera jamais une telle somme. Payer huit millions d’euros chaque année, pendant trente-et-un ans, signerait l’arrêt de mort de l’Olympique de Marseille. »

Pour information, le LOSC et l’OGC Nice qui ont tous les deux la « chance » d’évoluer dans un stade neuf verseront un loyer, bien loin des exigences de la mairie de Marseille, si l’on en croit ses dires :

« Comprenez bien que l’OM a totalement assimilé qu’il devait payer un loyer plus élevé pour évoluer dans un stade largement rénové. Mais quand on sait que Paris et Lyon payent un million d’euros pour jouer au Parc et à Gerland, que Nice paye la même somme pour un stade flambant neuf, que Saint-Etienne va payer moins d’un million quatre pour disposer d’un Geoffroy Guichard lui aussi rénové, vous admettrez que le loyer qu’on nous demande est inacceptable. Nous ne nous placerons jamais dans la même situation que Lille qui doit verser 4,2 millions d’euros et qui ne parvient pas à équilibrer son budget avec un loyer aussi élevé. »

Pourquoi la mairie réclame-t-elle cette somme qui de toute évidence paraît exagérée ? C’est notamment à cause de l’échec des négociations entre le club et la mairie sur le montant de ce loyer. L’OM considérait notamment ce projet complètement inadapté sur un plan financier et n’avait donc pas voulu y participer, laissant donc la mairie conclure un « partenariat public-privé« . Dans cet accord, il est prévu que le constructeur du stade, Bouygues Construction, avancé de sa poche 100 millions d’euros sur les 267 millions d’euros, au total. Une somme que s’est engagée à rembourser la ville de Marseille, sur une période de 31 ans, en comptant donc sur ce loyer.

« C’est justement parce que l’OM a toujours considéré le montage financier choisi par la municipalité inadapté et dangereux que le club a choisi de ne pas s’associer à ce projet. L’Olympique de Marseille n’a pas vocation à assumer le coût d’un chantier pharaonique lancé pour accueillir l’Euro 2016 » a avoué Pérez, avant de rappeler « que le fait d’avoir évolué dans un stade en travaux pendant trois ans » a fait perdre au club « plus de 25 millions d’euros en billetterie. »

Pérez va même plus loin en affirmant que ceci n’était apparemment pas un soucis pour la mairie :

«  Ça a l’air d’être un détail pour nos interlocuteurs. D’ailleurs, lors de ma dernière réunion à la mairie, l’un d’eux a eu le culot de me dire que si l’OM avait les moyens d’acheter un joueur comme Thauvin, il les avait aussi pour payer un loyer de 8 millions d’euros par an. Un tel raisonnement est surréaliste. Si on le pousse jusqu’au bout de son absurdité, force est de reconnaître que si nous vendons tous nos joueurs, nous pouvons, en effet, nous acquitter d’un tel loyer »

Le naming : seule solution ?

A la suite de ses déclaration, la mairie et notamment Yves Moraine a révélé qu’il souhaitait toujours préserver de « bonnes relations » avec le club.

« Personne ne veut la guerre, mais ils doivent payer le juste prix (…) Ce n’est pas un hold-up. C’est simplement l’application de principes juridiques et commerciaux, telle que la Cour Régionale des Comptes l’a recommandé. »

Ce dernier avance même que cette somme n’est que minime quand on sait ce que va rapporter le « nouveau vélodrome » :

« les recettes supplémentaires induites par l’augmentation de la capacité du stade et des places à prestation dépasseront les 8 millions d’euros qu’on souhaite leur faire payer ».

D’après lui, les recettes s’élèveront à 15 millions d’euros, soit, toujours 7 millions de bénéfice, une fois le loyer décompté ! Yves Moraine avance même que le déménagement dans un nouveau stade plomberait « les recettes du club« .

La seule solution qui conviendrait aux deux parties semblent donc être le fameux naming. Une meilleure solution que celle proposée, avec le sourire, par le nouvel attaquant marseillais, Michy Batshuayi.

« Le loyer est à combien ? 380 000€ par match ? Oh lalala… Si les joueurs se cotisent et que chacun met un petit peu, il n’y aura pas de problème ! »

A propos du naming donc, L’Equipe révèle ces dernières heures que ce dossier aurait bien avancé ! C’est l’enseigne Orange qui pourrait notamment venir coller son nom à celui du Vélodrome. 

« Le nom de la future enceinte n’a pas encore été évoqué (Orange Vélodrome ? Vélodrome Orange ?), et il reste des détails à finaliser, comme la durée du naming ou son montant annuel »

Cette information aurait été confirmée par Bruno Botella, le patron d’Arema, la société gestionnaire du nouveau stade Vélodrome.

« Nous sommes en discussions depuis des années avec Orange. Ses équipes étudient ce dossier en profondeur. Tous les actionnaires d’Arema, dont Bouygues, sont favorables à ces échanges et seraient ravis qu’ils aboutissent. Les discussions sont d’ailleurs bien avancées, avec une issue, que nous espérons, assez proche »

A noter qu’Orange ne serait d’ailleurs pas la seule marque avec qui Arema négocierait : « Nous avons aussi des discussions avec d’autres prospects à l’étranger. Rien n’est encore définitif. » Le naming pourrait, selon certaines sources, faire baisser le prix du loyer de 3 à 5 millions d’euros !

Alors pour ou contre un Orange au Stade Vélodrome? Pour les South Winners on peut croit que oui puisqu’on sait que cette couleur fait référence aux valeurs de ce groupe de supporter. Pour la petite histoire, ces derniers ont, durant une rencontre face au PSG au Parc des Princes pendant la saison 1989/1990, retourné leurs « bombers » afin de marquer leur opposition aux fascistes occupant la tribune Boulogne.

Ici : La transformation du Stade Vélodrome en 30 secondes !