Le Barça pas si saint que ça (billet d’humeur)

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Le FC Barcelone jouit depuis plusieurs années d’une image de club modèle, qui véhicule de véritables valeurs. Une institution qui préfère la formation aux recrutements à coups de millions et qui, de surcroît, développe un jeu pourléché. Jusqu’à il y encore quelques mois, le Barça c’était tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Mais depuis quelques temps, on se rend bien compte que le club catalan n’est peut-être pas le club que l’on imaginait. On aurait peut-être eu légèrement tendance à l’idéaliser. Affaire Fuentes, fraude discale de Messi, transfert douteux de Neymar et démission pour le moins louche de Sandro Rosell, tout le monde le sait mais personne ne dit rien : à côté du Barça, Berlusconi est plus amateur que les vidéos Youp***.

Affaire Fuentes : le coup de pompe

Au moment où l’affaire Fuentes a éclaté au grand jour, de l’autre côté des Pyrénées, l’équipe barcelonaise a connu une nette baisse de régime. En 2011, le grand Barça remportait le championnat d’Espagne, la Supercoupe d’Espagne, la ligue des Champions et le Mondial des Clubs. Autant dire un fossé si l’on compare les trophées engrangés la saison suivante : une malheureuse Copa del Rey. C’est un peu mieux en 2013, avec une nouvelle Liga et une Supercoupe d’Espagne. Mais on voit bien que les Blaugrana ne sont plus au sommet de l’Europe. Le nouveau pharmacien en chef est bien moins efficace que le précédent.

Et puis avant de le dénicher, il aura bien fallu faire taire Eufemiano Fuentes. Or, trouver un stratagème pour filer des pourliches au mec le plus surveillé d’Espagne, on imagine que ça a pas du être évident. Mais quoi qu’il arrive, ç’aura tout de même été très efficace. En témoignent les déclarations du principal intéressé à la presse, à l’époque.

Si je disais tout ce que je sais, adieu le Mondial et l’Euro.

En référence au doublé Euro -Coupe du monde de la Roja. Mais c’est bien connu, il n’y a pas de barcelonais au sein de la sélection espagnole.

J’ai travaillé avec des clubs de première et deuxième division espagnole.

Suite à ces déclarations au journal Le Monde, le média sera attaqué en justice par le Real Madrid et le FC Barcelone. Mais là encore, il faut être le pire des suspicieux pour imaginer une quelconque relation de cause à effet.

Messi le gentil fraude le fisc

On nous dira peut-être que ça n’a rien à voir avec son club, il n’empêche qu’il est difficile de croire qu’aucun dirigeant barcelonais n’était au fait des agissements des Messi père et fils. Et puis Rosell n’aurait pas été à une affaire près. Toujours est-il que l’été dernier, la star argentine et son père ont été mis en examen dans une affaire de fraude fiscale. En cause : des revenus sur le droit à l’image du joueur auraient été cachés, entre 2006 et 2009.

Mais non, Messi est bien trop innocent pour avoir recours à ce genre de pratiques! C’est tout à fait normal qu’il ait décidé de verser cinq millions d’euros au fisc espagnol, afin de minimiser sa peine s’il venait à être condamné. S’il fallait une preuve de sa non-culpabilité, en voici bien une. D’après le Lionel Messi, c’est la faute de son ancien agent. On le croit sur parole.

Neymar, Neymar, ça c’est hors de prix

Neymar à Barcelone, c’était déjà l’un des plus gros transferts du précédent mercato estival. Finalement, il pourrait bien s’agir du plus coûteux. Car s’il avait été annoncé à hauteur de 57 millions d’euros, les médias espagnols prétendent qu’il aurait coûté 38 millions de plus. 57 + 38 donnant un total de 95, Gareth Bale peut retourner se coucher.

Tout d’abord, il faut savoir que dans les 57 millions initialement annoncés, seuls 17 auraient été versés au club brésilien de Santos. Le reste serait parti pour la société du père : N&N. Un procédé pour le moins douteux.

De plus, 10 millions d’euros ont été versés à l’agent du joueur, dès 2011. Ce versement effectué, le club catalan était certain de récupérer Neymar, lorsqu’il déciderait de quitter Santos. L’agent a lui-même reconnu le versement, pas plus licite que la moitié des buts inscrits par Filippo Inzaghi.

Ensuite, on se perd entre diverses clauses pour le moins douteuses. Père Neymar nous raconte des histoires, et aurait directement perçu plusieurs millions d’euros pour un travail de « détection des talents de Santos« . Où comment grassement filer des pot-de-vins. Mais le meilleur reste à venir. Une des clauses du contrat stipule que le joueur percevra 2,5 millions d’euros lors de l’exercice 2013-2014, s’il ne critique pas publiquement les choix du coach. On croirait rêver. Enfin, des amis du brésilien sont invités à venir à Barcelone tous les deux mois, aux frais du club. Et pour les prostituées, la drogue et le champagne, c’est combien?

On ajoutera à cela la démission précipitée de l’ex-président Sandro Rosell, alias le Parrain. Telle une belette sentant l’odeur du bois brûlé s’emparer de la forêt, l’ancien boss barcelonais a pris la fuite lorsqu’il a vu les ennuis arriver. Il a décidé de ne pas commenter l’affaire « transfert Neymar« . On se demande pourquoi. La Barça c’est mas que un club : c’est aussi une grande pharmacie, et des banquiers très futés.