Coupe de la Ligue, bien plus d’intérêt que vous ne l’imaginez

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La Coupe de la Ligue est de loin la compétition la plus controversée, au sein de l’Hexagone. Et les raisons en sont multiples. Tout d’abord, ses détracteurs la considèrent comme inutile, venant uniquement alourdir un calendrier déjà bien chargé, pour certains clubs. Le manque de spectacle est également pointé du doigt. C’est ici le fait que certains ne clubs ne la jouent pas « à fond » qui est décrié. Elle est également désignée comme une pâle imitation de la Coupe de France, mais sans le prestige que l’on connaît à cette dernière. Enfin, le faible remplissage des stades est invoqué par les anti-Coupe de la Ligue comme la preuve ultime que cette compétition est dénuée d’intérêt.

Mais cette année, le moins que l’on puisse dire est que la finale de la Coupe de la Ligue propose une des affiches les plus alléchantes du foot français : Paris – Lyon. Le nouveau patron de la Ligue 1, face au club qui a régné en maître pendant près d’une décennie. On peut donc légitimement s’interroger quant à la pertinence des arguments proposés par ceux qui se font un plaisir de critiquer la compétition.

6% des matches disputés dans une saison

Tout d’abord et c’est un fait que l’on ne pourrait nier, il est clair que la compétition, créée en 1994, vient charger le calendrier des clubs de Ligue 1. Si on prend l’exemple de l’Olympique Lyonnais, il est possible que le club dispute 66 matches officiels cette saison, s’il va au bout de toutes les compétitions dans lesquelles il est engagé.

On pourrait donc s’arrêter là, et prendre l’affirmation telle quelle. Mais si on y regarde de plus près, la formation rhodanienne a remporté trois matches pour gagner son ticket pour le Stade de France, et la finale constituera donc le quatrième. Alors, qu’est-ce que quatre rencontres, dans une saison qui en compte 66? Rien. C’est tout simplement dérisoire. On peut même aller plus loin, en disant qu’il s’agit même d’une véritable chance, une réelle opportunité, quand on sait qu’il y a une place européenne à la clef.

Pas jouée à fond, à bon?

« La Coupe de la Ligue ça sert à rien, les clubs ils s’en foutent. Ils la jouent pas à fond. Franchement qui en veut de cette coupe? ». Ce qui était à la base une réflexion de comptoir se répand malheureusement de plus en plus chez les commentateurs sportifs, prêcheurs de bonne parole. A tort, bien entendu. Il suffit de jeter un oeil aux compositions d’équipe qu’étaient celles des quatre demi-finalistes. Celui qui osera prétendre qu’avec Van der Wiel, Alex, Thiago Silva, Maxwell, Motta, Matuidi, Verratti, Lucas, Ibrahimovic et Lavezzi, on n’a pas l’équipe type du Paris-Saint-Germain (sachant que Cavani était indisponible), n’est indéniablement pas de bonne foi.

Les finales des quatre dernières années viennent également confirmer la tendance actuelle, qui est de jouer la Coupe de la Ligue. 2010 : MarseilleBordeaux, 2011 : MarseilleMontpellier, 2012 : MarseilleLyon, 2013 : Saint-EtienneRennes. Or, si les gros clubs venaient à brader la CdL, on verrait logiquement une équipe supposée plus faible créer la surprise. Ce qui n’est absolument pas le cas.

Plus avantageuse que le Coupe de France

Il est certain que la Coupe de la Ligue ne dispose pas du prestige de sa grande soeur. Tout d’abord parce que la seconde est véritablement chargée d’histoire, et est inscrite dans la mémoire collective des passionnés de ballon rond. Elle fêtera même ses 100 ans en 2017. Difficile de rivaliser, pour une compétition créée il y a 20 ans à peine. Mais également pour la simple est bonne raison que tous les clubs de foot français participent à la plus ancienne des deux coupes. C’est donc une grande fête à laquelle toute la France du foot a la possibilité de se joindre. Quand on pratique ce sport, on se sent ainsi naturellement plus concerné par la Coupe de France que par la Coupe de la Ligue, à laquelle seuls les clubs de première et seconde divisions participent.

Toutefois, cette dernière n’est pas sans présenter certains avantages, et notamment sur la plan financier. Lorsqu’un club remporte la compétition, il gagne par la même occasion une enveloppe de 1,7 millions d’euros, contre 1 million de moins pour la Coupe de France. A l’heure où les clubs français doivent surveiller leurs comptes de près, avec l’instauration de la fameuse taxe à 75%, il s’agit d ‘un argument non négligeable. On sait également que la victoire dans l’une des deux coupes donne accès à l’Europa League, la saison suivante. Or il est possible de remporter la Coupe de la Ligue en jouant deux matches de moins qu’en Coupe de France. Ainsi, si un club décidait de s’investir uniquement dans l’une des deux compétitions, son choix devrait logiquement se porter vers la première.

Du foot pour tous

Et quoi qu’on en dise, la Coupe de la Ligue reste une compétition qui permet au grand public de voir des matches de football, en direct à la télévision. Et cela ne se limite pas aux gens qui n’ont pas l’habitude de suivre ce sport avec attention, mais aussi à ceux qui en sont fans, et n’ont pas forcément la chance de disposer d’un abonnement Canal + ou beIN Sport.

Il suffit de regarder les résultats des audiences télévisées, pour se rendre compte qu’il y a un véritable attrait pour la compétition. Lundi soir, plus de 3,5 millions de personnes étaient réunies autour du match NantesParis, soit la troisième meilleure audience de la soirée. Et à la Beaujoire, 35 714 supporters étaient présents, selon les chiffres de la LFP. Ce qui donne donc un taux de remplissage du stade de plus de 95%. Alors la Coupe de la Ligue, toujours aussi dénuée d’intérêt?