Une Supercoupe d’Espagne qui rapporte gros !

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Supercoupe d'Espagne Arabie saoudite

La Supercoupe d’Espagne, qui regroupe pour cette édition le Barça, le Real Madrid, l’Atlético et l’Athletic Bilbao, démarre ce soir en Arabie Saoudite. Pourquoi organiser cette compétition dans la péninsule arabique, et non pas en Espagne ? L’explication tient en réalité essentiellement dans les chiffres !

Un pactole alléchant

Déjà organisée en Arabie Saoudite à Djeddah en 2020, la Fédération espagnole s’est une nouvelle fois montrée favorable à y faire revenir la Supercoupe, cette fois à Riyad, la capitale du royaume saoudien. Surtout, elle a été convaincue par des retombées économiques conséquentes pour la Ligue de football espagnole et pour les quatre clubs participants selon leur parcours et leur historique dans la compétition. A noter toutefois qu’une part plus importante est réservée aux deux clubs barcelonais et madrilène

En effet, selon le quotidien barcelonais Mundo Deportivo, chaque formation participante doit toucher 800 000€. Mais le Real et le Barça toucheront d’emblée 6,8 M€, même s’ils sont éliminés dès les demi-finales. Et si l’un des deux clubs remporte la Supercoupe, il pourrait encaisser jusqu’à 12 M€ pour seulement deux matchs joués ! Lors de la dernière édition organisée à Séville, l’Athletic Bilbao, le vainqueur, n’avait touché « que » 2 M€.

Des intérêts différents mais gagnants pour les deux parties

L’intérêt est donc essentiellement lucratif pour les institutions footballistiques espagnoles. De son côté, l’Arabie saoudite cherche à se diversifier et la perspective d’être le théâtre de l’une des plus grandes affiches du football international n’est pas pour lui déplaire. Dans ce cadre, le sport, et particulièrement le foot, est central dans la vision des dirigeants saoudiens depuis plusieurs années. La monarchie saoudienne a ainsi racheté tout récemment le club anglais de Newcastle et organisé la Supercoupe d’Italie à deux reprises (2018 et 2019). De même, le Rallye Dakar se tient depuis trois ans dans le royaume alors que la première édition du Grande Prix de Formule 1 a eu lieu en décembre dernier.

Cette ouverture est néanmoins critiqué par certaines ONG et voix occidentales qui visent l’autoritarisme du prince héritier Mohammed Ben Salmane, la guerre entreprise au Yémen ainsi que les multiples entorses faites au respect des droits de l’homme dans le pays. Raul Garcia, joueur de l’Athletic Bilbao, y est allé aussi de son commentaire en déclarant : « Jouer la Supercoupe d’Espagne en Arabie Saoudite ? Je suis très clair, ça n’a pas de sens (…) plus personne ne se soucie des supporters ».