AC Milan, les rouages complexes d’une affaire financière sous les projecteurs
La Guardia di Finanza, bras armé de la justice financière italienne, a récemment effectué une perquisition d’envergure au sein de la Casa Milan, siège emblématique du prestigieux club milanais. Cette opération fait suite à une série d’enquêtes lancées par le parquet de Milan, en lien avec la cession des parts majoritaires de l’AC Milan, conclue en août 2022, du fonds Elliott au fonds RedBird, dirigé par Gerry Cardinale. Au cœur de ces investigations se dessinent des suspicions à l’encontre du président actuel, Giorgio Furlani, ainsi que de son prédécesseur Ivan Gazidis, pour entrave présumée au travail de la Fédération italienne de football (FIGC) concernant la régulation du contrôle des activités.
Les allégations et les risques associés
Selon les premières informations, l’AC Milan resterait sous l’emprise dominante du fonds Elliott, dirigé par Paul Singer. Bien que cette hypothèse demeure improbable, la perspective de sanctions plane sur le club, notamment en raison de possibles violations de l’article 5 du règlement de l’UEFA. Cette législation, visant à garantir l’équité dans les compétitions continentales, interdit à une même entité de détenir un contrôle sur plusieurs clubs engagés dans ces compétitions. Si ces soupçons venaient à être confirmés, un conflit d’intérêts avec le fonds Elliott, également investi dans le LOSC en France, serait avéré.
Du côté de l’Italie, des amendes ou des sanctions pourraient également être envisagées pour les prochaines saisons de championnat. La situation demeure en suspens, soulevant des interrogations quant à l’avenir du club et des possibles répercussions sur le plan sportif et financier.
La réaction du club et les perspectives d’investissement
Dans une déclaration officielle publiée en réaction à la perquisition, l’AC Milan a affirmé son statut de tiers étranger à la procédure en cours, soulignant sa pleine collaboration avec les autorités compétentes. Cependant, cette enquête met en lumière d’autres dossiers en cours, notamment celui de l’arrivée potentielle d’un investisseur arabe en remplacement d’Elliott, actuellement détenteur de RedBird.
Selon les informations rapportées par la presse italienne, des discussions préliminaires entre des investisseurs arabes et l’AC Milan ont débuté dès décembre 2023. L’idée d’un partenariat entre les États-Unis et l’Arabie saoudite pour la propriété du club émerge, mettant en lumière le fonds souverain saoudien, le Public Investment Fund (PIF), comme principal investisseur potentiel.
Les perspectives d’investissement et les enjeux financiers
Le PIF, doté d’une valeur nette colossale et d’une ambition affirmée dans le domaine sportif, envisage de prendre une part significative dans la propriété du club milanais. Le document “Ac Milan Investor Presentation”, saisi lors de la perquisition, fait état d’une acquisition potentielle de 41,7 % des actions, via le rachat d’une part importante du Vendor Loan.
Ce prêt, d’un montant conséquent, a été octroyé par le fonds Elliott à RedBird, et sa conversion en fonds propres pourrait positionner le PIF comme le deuxième actionnaire principal de l’AC Milan. Cette perspective ouvre de nouvelles perspectives d’investissement et de développement pour le club, tout en suscitant des débats quant à la répartition du contrôle et des pouvoirs décisionnels.
Dans une récente entrevue, Gerry Cardinale, propriétaire de RedBird, a exprimé sa volonté d’accueillir de nouveaux partenaires au sein du club. Cette déclaration, bien que ne mentionnant pas explicitement le PIF, témoigne d’une ouverture aux investissements internationaux, notamment en provenance du Moyen-Orient.
Alors que l’AC Milan se trouve au cœur d’une tourmente judiciaire et financière, l’avenir du club semble étroitement lié à l’évolution des négociations avec le PIF saoudien. Si les discussions aboutissent, cela pourrait marquer un tournant majeur dans l’histoire du club et dans le paysage du football européen.
