Henry peut-il succéder à Wenger ?

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L’élimination d’Arsenal en 8e de finale de la Ligue des Champions (un cruel 2/10 cumulé face au Bayern) a quasiment entériné le départ d’Arsène Wenger. En poste depuis 1996, l’Alsacien semble même résigné devant les manifestations de supporters réclamant son départ. On vous présente les pour et les contre d’une nomination d’Henry à la tête du club.

POUR : il aura le soutien des supporters

Thierry Henry est une légende à Arsenal, au point qu’on lui a érigé une statue devant le stade. Pour les supporters, Henry est le meilleur joueur de tous les temps, le symbole de l’équipe qui avait écrasé la concurrence en 2004 en remportant le championnat sans perdre un seul match.

Depuis, plus rien ou presque : Arsenal n’a remporté que 2 cups en 13 ans. Au début au moins, Henry est sûr d’avoir l’Emirates Stadium de son côté, et d’apaiser les tensions.

POUR : il serait dans la continuité

Bien que pris dans la tourmente des critiques, tout le travail d’Arsène Wenger n’est pas à jeter, bien au contraire. Il a modernisé de fond en comble le club, assaini ses finances et donné une identité de jeu bien plus positive. Avant lui, Arsenal était une équipe de losers, connue sous le nom de « boring Arsenal » (Arsenal ennuyeux). Aujourd’hui, Arsenal propose un fond de jeu séduisant depuis de nombreuses années.

Ayant joué pendant 8 saisons à Arsenal, Henry peut éventuellement représenter cet ADN, tout en le modernisant.

POUR : la génération 98 entraîneur, ça marche pas mal

Autre tradition, celle des vainqueurs de la Coupe du Monde 98 devenus entraîneurs. A part Stéphane Guivarc’h devenu vendeur de piscines, la plupart des joueurs de France 98 sont devenus soit consultants, soit entraîneurs. Et plutôt avec succès. Le cas de Deschamps reste le meilleur, mais pour Thierry Henry c’est sur Zinédine Zidane qu’il faudra prendre exemple.

Peut-il poursuivre cette tradition ? Dans une récente interview à l’Equipe, il a semblé réellement passionné par cette perspective, et ne semble pas vouloir se cantonner à son rôle de consultant pour la TV anglaise.

CONTRE : son manque d’expérience

Un bémol, son manque d’expérience. Henry est une encyclopédie du football, qui connaît très bien ce sport, mais être entraîneur et joueur sont deux métiers complètement différents.

Sa seule expérience pour le moment est son poste d’adjoint au sélectionneur belge, ce qui risque d’être un peu léger à ce niveau, surtout au vu des attentes que créerait sa nomination.

CONTRE : Un grand joueur ne fait pas forcément un grand entraîneur

Les exemples d’anciennes légendes devenues entraîneur pour échouer lamentablement sont légions. Pour un Cruyff, combien de Maradona, Papin, Matthaus, de Michel voire de Platini ? Comme dit plus haut, être bon sur le terrain ne veut pas dire être capable de gérer un groupe, et encore moins un club.

Surtout, nombreux sont ceux qui font état de problèmes de compréhension des limites des joueurs par les anciennes stars, à qui tout peut sembler simple. Bref, rien ne prouve que le succès soit garanti.

CONCLUSION  : Henry peut être une solution, mais doit tout prouver

Ce que Zidane est en train de réussir, tout le monde ne peut pas le faire. D’autant que la situation d’Arsenal fait évidemment penser à celle de Manchester United, qui peine encore aujourd’hui à se relever du départ d’Alex Ferguson, alors que celui-ci avait pourtant laissé le club au top.

Thierry Henry arriverait auréolé de son statut de gloire du club, mais ce statut peut se retourner contre lui très rapidement en cas de mauvais résultats.