Arbitre harcelé : Willy Delajod brise le silence après OM-ASM

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©️IMAGO / ANP
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L’arbitre parle à la presse des insultes qu’il a reçues après l’OM – ASM

Dans un geste sans précédent, l’arbitre Willy Delajod a choisi de s’exprimer sur les attaques incessantes dont il a fait l’objet lors du match de Ligue 1 entre l’Olympique de Marseille (OM) et l’AS Monaco (ASM), le 27 janvier dernier au stade Vélodrome. Le match s’est soldé par un match nul 2-2, mais ce sont les décisions de l’arbitre qui ont suscité la controverse et les critiques qui ont suivi.

Delajod, 31 ans, a exprimé les difficultés qu’il a rencontrées dans une interview au Dauphiné, faisant la lumière sur les conséquences du match. Le premier des deux cartons rouges, infligé à Maripan à la 11e minute, a notamment suscité la colère de Thiago Scuro, le directeur général de l’AS Monaco. Scuro a exprimé son mécontentement en déclarant : “Un grand match avec de grands joueurs mais pas avec une bonne qualité d’arbitrage”, lors d’une interview accordée à Free.

Les retombées pour Delajod se sont étendues au-delà du terrain, puisqu’il est devenu la cible de critiques intenses, tant en public qu’en privé. Mon téléphone, disponible en raison de mes activités immobilières (agent et promoteur), sonnait toutes les deux minutes. J’ai reçu des appels anonymes pour m’insulter. J’ai dû faire face à de nombreuses controverses sur les médias sociaux, à tel point que j’ai demandé à mon agence de communication de supprimer tous les messages haineux.”

L’arbitre Willy Delajod rompt le silence

La situation s’est envenimée au point que Delajod a dû demander le soutien d’un préparateur mental. En outre, il a dû faire face à la décision de se faire retirer le prochain match qu’il devait arbitrer, apparemment à la fois pour sa protection et comme une forme de punition.

Dans sa rare déclaration publique, Delajod a insisté sur l’aspect humain de l’arbitrage, affirmant que les arbitres ne sont pas des “robots”. Il a voulu faire comprendre que lorsqu’un club se sent lésé, la pression collective s’exerce sur l’arbitre, qui finit par se sentir isolé face au poids de l’examen public. “Les gens pensent que l’arbitre est intouchable, mais ce n’est pas le cas”, a-t-il déploré.

Delajod veut dissiper l’idée que les arbitres sont des exécutants rigides, affirmant qu’il est un “franchouillard, parfois un peu transgressif”, et se décrit lui-même comme un “bon foie”. Depuis le match controversé OM-Monaco, il a arbitré des matches de Ligue 1, notamment Lens contre Strasbourg (3-1) et Lorient contre Nantes (0-1).