12 juillet 1998 : le plus beau jour du foot français

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Il y a 19 ans, la France montait sur le toit du monde en battant le Brésil 3 buts à 0 chez elle, au Stade de France, construit pour l’occasion. Une victoire qui marque le sommet d’une sélection souvent placée, mais rarement gagnante.

Une sélection traumatisée

Tout commence en 1993, avec le désastre de la défaite face à la Bulgarie, qui prive les bleus d’une participation à la coupe du monde 94 aux Etats-unis qui leur tendait les bras.

Pour remplacer Gérard Houlier, c’est son adjoint Aimé Jacquet qui est choisi pour relever l’Equipe de France, 4 ans avant un mondial qu’elle devra organiser chez elle.

Après un Euro 96 prometteur mais décevant (élimination en demis finale face à la République Tchèque), Jacquet commence à construire son groupe, ce qui le place sous le feu des critiques.

Jacquet critiqué

Pour commencer, Aimé Jacquet décide d’évincer Jean Pierre Papin et surtout Eric Cantona, pourtant au top avec Manchester United.

Son plan est d’assurer la stabilité de l’équipe et de confier les clés du jeu aux deux génies Djorkaeff et Zidane, qui n’a pas encore confirmé toutes ses promesses.

Personne n’est vraiment confiant pour la victoire finale au moment d’affronter l’Afrique du Sud pour le premier match des Bleus à Marseille.

Une finale de rêve

Pourtant, la solidité défensive et la solidarité du groupe, un peu de chance aussi, permet à la France d’arriver en finale de la compétition, soulevant un énorme engouement populaire.

Mais pour remporter le trophée ultime, il faudra affronter le champion du monde en titre brésilien, et son équipe de stars.

Ronaldo, Roberto Carlos, Rivaldo, Leonardo, Bebeto ou la jeune pépite Denilson se dressent sur le chemin de Barthez, Deschamps et d’un Zidane décevant depuis le début de la compétition.

Le chef d’oeuvre de Zidane

Tout se déroule parfaitement dans cette finale. La France contient les assauts d’un Ronaldo diminué par une crise d’épilepsie l’après-midi même.

Après quelques ratés impensables de Stéphane Guivarc’h, c’est finalement Zidane qui inscrit un doublé d’anthologie de deux coups de boule sur corners en première mi-temps.

2/0, le match est plié, Zidane apprend le foot aux génies brésiliens, Barthez dégoûte les attaquants auriverde, et Petit donne le coup de grâce dans les dernières secondes pour une victoire nette et sans bavures 3 buts à 0.

La France sur le toit du monde, puis la chute

S’ensuit une fête énorme, dont tout ceux qui l’ont vécue se souviennent. Le portrait de Zidane est projeté sur l’Arc de Triomphe, et tout le monde chante I will survive pendant l’été qui suit.

La France explose le monde entier pendant les années suivantes, en remportant un Euro 2000 épique face à l’Italie puis la Coupe des confédérations avec une équipe B.

Malheureusement, tout s’effondre avec le fiasco de la coupe du monde 2002. Eliminée au premier tour, la France se fera sortir sans gloire en 2004 face à la Grèce en quarts de finale.

Zidane parviendra à ramener la France au sommet en 2006, mais son coup de boule dans le torse de Materazzi ruinera les espoirs des bleus.

Quelle postérité pour cette victoire ?

Evidemment, les membres de France 98 ont tous arrêtés leur carrière aujourd’hui, mais restent très présents dans le football français et européen.

Les cadres sont devenus entraîneurs de renom ou sélectionneurs des bleus (Zidane, Blanc, Deschamps), d’autres consultants plus ou moins polémiqueurs (Dugarry, Lizarazu, Leboeuf) ou vendeur de piscine (Guivarc’h).

Aujourd’hui encore, alors que la France retrouve des couleurs grâce à ses jeunes pépites (Griezmann et Pogba, bientôt Dembélé et Mbappé ?) le 12 juillet 98 revient sur toutes les lèvres dès qu’un match important se profile.

En attendant de revivre une telle fête (on a failli il y a un an), rien n’empêche de reregarder ce match d’anthologie, toujours diffusé régulièrement, ou le documentaire Les yeux dans les Bleus, qui a bercé toute une génération.