France – Costa Rica: Raymond, y’a du boulot.

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Si vous parcourez les différentes gazettes du web ou pire que vous avez lâché 0.95€ pour nourrir Vincent Duluc et son autre pote gros de L’EPIC, vous vous sentez certainement plus léger ce matin, porté par les propos dithyrambiques tenus autour de l’Equipe de France. Désolé de doucher votre enthousiasme mais nous, du stade, on a pas trouvé ça transcendant.

Débarrassée de Nasri et de Benzema, il parait que cette Equipe de France « vit bien », que « quelque chose s’est crée à Tignes ». C’est en tout cas ce qu’on nous répète au travers d’une grande campagne de communication orchestrée comme toujours par TF1, le « sponsor officiel des Bleus », qui a très bien réussi encore hier l’enchainement technique « Friterie du Stade Bollaert » et « Interviews de Ch’timi » sur la pelouse du Journal de 13h.

Et sur le terrain alors ?

Raymond avait sorti son 4-3-3 version Barcelone, c’est à dire avec le « triangle inversé » dans l’entre jeu, et donc une sentinelle et deux milieux plus joueurs. Derrière, Mandanda a été choisi pendant que Lloris parfait sa condition physique. Le gardien marseillais a été trop court sur l’ouverture du score costa-ricaine et il a été très fébrile dans son jeu au pied paraissant chercher Brandao à chacune de ses relances. Le brésilien aurait d’ailleurs déclaré « Nonch nonch chui pas françaiooooos« .

Derrière, du classique avec le quatuor qui débutera certainement la Coupe du Monde. Gallas, apparemment guéri de sa blessure au mollet a eu le temps d’afficher ses lacunes physiques du moment avec notamment une détente vertigineuse de 9 centimètres qui a permis à un Costa Ricain de mettre une tête sur la barre. A côté de lui, Abidal a semblé très affuté physiquement mais parfois mal placé et comme toujours manquant de concentration ce qui, pour un défenseur central n’est pas très bon signe. Squillaci qui est entré en jeu n’a pas semblé en mesure d’instaurer une vraie concurrence dans l’axe.

A droite, Sagna a été plutôt bon défensivement mais inutile dans son rôle de contre-attaquant, multipliant les passes trop longues, les centres au troisième poteau. En ce sens, on peut le féliciter de ne pas se projeter trop souvent vers l’avant, notre calvitie naissante l’en remercie. Après quasiment quatre années en Bleus, il ne semble toujours pas avoir le niveau international. Autre joueur quelconque sous le maillot national, Patrice Evra, capitaine d’un soir, celui qui est surnommé la « Pie » pour sa propension à l’ouvrir sans cesse a encore livré un match sans saveur. Inutile aux avant-postes, il s’est en outre marché sur les pieds avec Malouda et Ribéry. Le Patrice Evra flamboyant de Man Utd semble bien loin.

Au milieu ?

Toulalan posté seul devant la défense, ça a au moins un avantage, restreindre son champ de nuisance. Cantonné dans un pur rôle de récupérateur, le lyonnais n’a plus qu’a passer le ballon à 3 mètres vers Gourcuff ou Malouda voir même en retrait comme il aime tant. Auteur d’une percée rageuse qui offre le premier but à Ribéry, il a plutôt réalisé une bonne mi-temps ( et croyez-moi, ça me coûte de dire ça.). Remplacé par Alou Diarra qui joue en club dans ce système depuis son départ de Lens et qui a fait parler sa puissance même s’il a perdu quelques ballons chauds, mais lui, joue vers l’avant.

Gourcuff a eu du mal à trouver ses marques mais il a ensuite livré un match de très bonne facture. Sa relation technique avec Ribéry a notamment été intéressante tout comme ses frappes de balle, une arme qui manque aux autres postes. En revanche ses coups de pieds arrêtés sont très mauvais. A côté de lui Malouda a fait parler sa puissance et son activité sans vraiment avoir d’impact décisif malgré une belle ouverture pour Govou en début de match (oui de la confiture aux cochons). Ses plus belles actions ont été en fin de compte des débordements sur le flanc gauche quand Ribéry lui a laissé un peu d’espace. Je le préfère sur le flanc gauche personnellement.

Abou Diaby, qui est toujours sélectionné sans jouer a prouvé qu’il avait son mot à dire en réussissant un superbe enchainement sur le but de Valbuena. A Revoir.

Devant ?

Govou a été tiède, sans surprise. Incapable de déborder, incapable de marquer, incapable de nous faire vibrer. Sydney vit sur son passé, et comme ce passé n’est pas flamboyant en Bleu, on se demande bien ce qu’il fout là en fait. Son association avec Sagna ne doit plus jamais être reproduite pour le bien du Pays.

A gauche, Ribéry a été sans conteste l’homme du match. Percutant, dribbleur mais collectif, on a vu le meilleur de Ribéry certainement bien décidé à faire un gros match pour assurer sa place à gauche. Dans tout les bons coups, il marque un but chanceux mais ne s’est pas économisé. Acclamé par Bollaert ( attention Bollaert a acclamé n’importe qui n’importe comment hier…), il semble préparer une grosse Coupe du Monde, tant mieux, on aura besoin de lui.

En attaque, Anelka préféré à Henry a démontré que seul en pointe il n’avait aucun impact. Constamment décroché il a laissé la France sans point de fixation. Économisant ses appels de balle il n’a pas non plus été une solution en profondeur, c’est bien dommage. Henry est ensuite rentré, il a raté, il a applaudi ses partenaire et c’est tout ce qu’on retiendra. Il semble avoir pris dix ans en une saison et ne fait plus aucune différence.

Les remplaçants ont en revanche brillé. Valbuena est rentré et a apporté son envie et ses qualités de percussion, en deux minutes il avait déjà frappé au but et obtenu un corner avant de marquer son joli but plein de culot. Seul joueur capable de faire du saut à la perche avec un poteau de corner, il a marqué des points hier. Gignac est également entré en jeu, à gauche, laissant Henry en pointe, il a contrôlé deux ballons et il a frappé sur son pied droit, un bon choix puisqu’on l’imagine mal déborder le long de la ligne de touche et centrer.

Dimanche, la Tunisie

Dimanche, les Bleus rencontreront la Tunisie et devront monter en puissance s’ils veulent être prêt pour rencontrer l’Uruguay. Cette équipe semble mieux calibré pour un 4-3-3 mais il semble légitime de s’interroger sur ce changement de système tardif et sur l’équilibre globale de l’Équipe. Il lui faudra en tout cas qu’un buteur se dégage pour espérer aller loin.

PS: Pour terminer, un petit mot sur l’organisation. On se rapproche de l’examination du dossier de candidature de la France à l’organisation de l’Euro 2016, il serait donc de bon ton de penser à embaucher plus de 4 agents de sécurité pour remplir une tribune de 8000 personnes histoire que je puisse au moins une fois faire mon devoir de citoyen en chantant la Lensoise Marseillaise dans le Stade. Merci à vous.