Pourquoi Brandao est un sombre idiot (billet d’humeur)

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Génial. Une fois n’est pas coutume, notre chère petite Ligue 1 est au cœur de l’attention médiatique de la planète football, allant même jusqu’à reléguer au second plan la vulgaire et insignifiante reprise de la Premier League.

Malheureusement, pas d’inspiration géniale de Falcao, pas de talonnade de Zlatan Ibrahimovic en pleine lucarne, pas de double maxi best-of créé spécialement pour André-Pierre Ginac… non. Rien de cela. Un coup de tête du grand, par la taille uniquement, Evaeverson Lemos da Silva. Alias, « cette brêle de Brandao », quoi.

Vous n’êtes évidemment pas sans savoir que l’attaquant, si tant est que l’on puisse employé ce terme pour le désigner sans pour autant porter atteinte à tous les joueurs que l’on rassemble sous cette bannière, a asséné un coup de tête au Parisien Thiago Motta, après l’avoir attendu dans le couloir du Parc des Princes. Lui pétant le nez, au passage.

Simulateur, vicieux, râleur, et insultant, on ne reviendra pas sur le fait que, tout de même, il était temps que quelqu’un fasse quelque chose, afin de rabattre l’impétueux caquet du milieu de terrain italien. Car la réponse manquait cruellement d’humour, et était, tout de même un petit peu, exagérée.

En revanche, c’est l’occasion idéale de revenir en quelques points sur l’itinéraire d’un joueur raté, la carrière de l’un des plus piètres joueurs que le championnat de France ait jamais connu : Brandao.

J’ai pas touché

Evidemment.

Nous sommes en 2010, finale de la Coupe de la Ligue. L’Olympique de Marseille affronte les Girondins de Bordeaux. On ne retiendra pas le fait que l’OM ait remporté le trophée, en battant les Marine et Blanc sur le score de 3 buts à 1, puisqu’il s’agit d’une compétition dont tout le monde se fout.

En revanche, on se souviendra longtemps de la réplique du natif de Sao Paulo : « j’ai pas touché« . Elle va en effet devenir culte. Et pour cause, quand on connaît le chemin emprunté par la suite par le joueur.

En musique, c’est encore mieux.


Chasseur de butes

Un peu moins d’un an plus tard, celui qui porte alors encore les couleurs de Marseille fait à nouveau parler de lui. Pas sur le terrain, où son allure dégingandée et ses prises de balles hasardeuses trahissent une technique encore plus limitée que celle de Dagui Bakari. Mais bien dans la rubrique des faits divers.

En effet, c’est cette fois parce qu’il est accusé de viol que le joueur fait la Une des médias. Les faits se seraient déroulés dans la nuit du 1er au 2 mars 2011, sur une aire d’autoroute. Le joueur ramenait une jeune femme, pour qui la vertu est visiblement d’une importance capitale, et l’aurait forcée à avoir une relation sexuelle.

Sa ligne de défense est rapidement passé du  » je l’ai pas touchée » à « elle était consentante ».

Résultat, notre désormais chômeur a dû partir dans la précipitation la plus totale, au Brésil. Mais les dirigeants marseillais de faire la bêtise de le rapatrier, un an plus tard.

Son plus beau geste technique

Brandao aura tout de même réussi une chose positive, dans sa carrière de footballeur. On peut quand même pas lui enlever ça. Juste avant d’être accusé de viol, mais un peu après les faits, en marquant face à l’Inter, il a offert à l’OM sa place pour les quarts de finale de la Ligue des Champions. 19 ans que ça n’était pas arrivé, rendez-vous compte.

Ce grâce à un enchaînement contrôle du dos – frappe du gauche des plus improbables.


Le scandale, dans l’histoire, c’est surtout qu’il aura maintenu avoir volontairement effectué ce contrôle, à l’issue de la rencontre. Et tu croyais tromper qui?

Avec le PSG, une histoire d’amour

Evidemment, il y a le coup de tête qui, très clairement, devrait sonner le glas de la carrière du Brésilien en France. Mais le Bastiais était loin d’en être à son coup d’essai, avec le club de la capitale.

Preuve en images.

La lâche fuite

Brandao est-il un joueur méchant par-ci, Brandao est un assassin par-là… on a droit à tout, depuis le coup de tête (l’un des rares cadrés) du Brésilien. Seulement, au regard des images du tunnel du Parc, une seule et unique vérité, criante, saute aux yeux. Brandao est tout simplement un couard.

Qui peut se targuer d’avoir déjà vu un tel geste? Pas un simple coup de boule, non. Un coup de boule, suivi d’une lâche fuite vers le vestiaire, et donc la présence rassurante de ses coéquipiers. Personne.

Alors, merci pour tout Brandao. Merci pour cette carrière exceptionnelle, que tu as choisi de passer pour l’essentiel dans notre si petit championnat de France, que l’on aurait pourtant pu penser trop exigu pour le génie qu’est le tien, malheureusement trop incompris. Merci pour avoir fait rêver les petits français, qui à coup sûr rêve aujourd’hui de te ressembler. Merci des Marseillais et des Stéphanois, qui garderont de toi un souvenir impérissable. Merci à toi d’avoir marqué l’histoire de la Ligue 1, de ton empreinte frontale.

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