Barcelone : année noire et avenir sombre…

par

Ce mercredi soir les Catalans se sont inclinés 2 buts à 1, en finale de la Coupe du Roi, face à leur grand rival madrilène. Ce dernier était pourtant amputé de son meilleur élément, en la personne de Cristiano Ronaldo. Suite à l’élimination en Ligue des Champions une semaine plus tôt, c’est donc sur un autre trophée que Messi et ses partenaires ont du faire une croix.

Quand on sait qu’à cinq journées de la fin du championnat, les Barcelonais pointent à quatre unités du leader que sont les Colchoneros, il pourrait bien s’agir d’une année vierge, sans le moindre titre. Ce qui n’est pas arrivé depuis cinq ans. Alors, simple accident dans un parcours quasi irréprochable depuis la dernière décennie, ou véritable année charnière marquant un tournant dans le futur du club? Voici en tout cas les raisons de l’échec blaugrana.

Des affaires qui ont fait mal

La saison 2013-2014 n’était même pas entamée qu’une première polémique gravitait autour du FC Barcelone. Pas directement, puisqu’il s’agit de la présumée fraude fiscale de Lionel Messi. Mais quand on connaît le rendement de l’Argentin au sein de l’équipe, tout ce qui est susceptible de l’affecter personnellement l’est tout autant en ce qui concerne son club. Le joueur et son père auraient caché une partie des revenus liés au droit à l’image de ce premier, entre 2006 et 2009. Une jolie somme : 5 millions d’euros. Si les deux hommes ont toujours plaidé non coupable, ils ont tout de même consenti à rembourser le montant au fisc espagnol.

Près d’une année plus tard, et il faut certes modérer le propos car la Pulga a été blessé durant près de deux mois, on semble tout de même se diriger ver sa saison la moins prolifique depuis… cinq ans. Or à l’époque, il ne s’agissait que d’une star parmi tant d’autres. Aujourd’hui à l’inverse, c’est sur lui que repose le Barça.

La deuxième grosse affaire qui a un peu plus entaché la réputation du club catalan, c’est le transfert de Brésilien Neymar. Aujourd’hui encore, personne ne sait véritablement à quel prix il a été acquis. 57 millions d’euros avait officiellement annoncé la direction catalane lorsque le joueur a signé, fin mai 2013. Mais quelques mois plus tard, c’est un montant bien plus important qu’a évoqué la presse espagnole : 95 millions d’euros. Soit plus que ce qu’a déboursé le Real pour Gareth Bale ou Cristiano Ronaldo. Mais le plus choquant, c’est qu’une partie de ces fonds auraient été indirectement reversés au paternel de la star auriverde, par le biais d’ingénieux stratagèmes. Sur ce dossier, le FCB s’est toujours montré très ferme, et a toujours nié en bloc.

Pourtant, bizarrement et à la surprise générale, celui qui était alors président du club, Sandro Rosell, a décidé de quitter ses fonctions et a présenté sa démission. Un geste difficilement compris alors que le Barça était en pleine tourmente, d’autant plus qu’il s’est refusé de commenter l’affaire Neymar. Dans ces conditions, difficile pour les joueurs de rester uniquement concentrés sur le sportif, et donc d’évoluer dans la sérénité. Incontestablement, les polémiques Messi et Neymar auront coûté aux Catalans.

Recrutement douteux… et interdiction (?)

Outre le transfert de Neymar, existait une autre préoccupation estivale côté barcelonais, et pas des moindres. A savoir trouver un nouvel entraîneur. C’a été chose faite le 26 juillet dernier, et l’heureux élu se nomme Gerardo Daniel Martino. Lors de son arrivée, le peuple catalan s’est réjoui de sa signature. L’Argentin, qui venait d’être sacré champion d’Argentine avec les Newell’s Old Boys, semblait pouvoir réellement apporter quelque chose à l’équipe. A savoir sortir du fameux tiki-taka, véritable marque de fabrique du club mais qui semblait montrer ses limites. En témoigne le cinglant 7 – 0 infligé par le Bayern Munich, lors de la double-confrontation en demi-finale de Champion’s League.

Mais aujourd’hui, on s’interroge sur l’apport véritable de Tata Martino. Il reste sur trois défaites consécutive toutes compétitions confondues, ce qui n’était pas arrivé depuis 2003. Pour la première fois depuis 2008, les Blaugrana n’ont pas atteint le dernier carré de la C1. Enfin, ils n’avaient pas concédé autant de défaites en Liga depuis cinq ans. Il est certain que succéder à Josep Guardiola est loin d’être chose aisée, mais de là à dresser un tel bilan…

En temps normal, on ne se serait pas vraiment inquiété pour le club espagnol. Ces dernières années, il a toujours fait partie du gratin européen, et l’on peut même sans se tromper parler de meilleur club au monde de ces dix dernières années. On aurait donc pu croire en sa capacité à rebondir, plus ou moins facilement. Mais c’était sans compter sur la récente décision de l’UEFA, qui a interdit le FC Barcelone de tout recrutement jusqu’à l’été 2015.

Or, le club arrive incontestablement en fin de cycle. Xavi est loin d’avoir le rendement qu’était le sien auparavant, l’organisme de Puyol ne semble plus adapté au plus haut niveau (avant l’interdiction de l’instance européenne, il était prévu qu’il parte), Dani Alves arrivera en fin de contrat au mois de juin prochain et va mettre les voiles, et Victor Valdès sera blessé toute la première moitié de saison. Autant dire que sans nouvelles recrues, l’effectif se trouverait considérablement amoindri. La course contre la montre est donc lancée : Barcelone dispose de deux mois afin de réguler sa situation auprès de l’UEFA. Si il n’y parvient pas, il pourrait bien redevenir un club comme les autres.