EdF : une bonne entrée en matière, un Karim et des promesses

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Cela faisait maintenant de nombreux mois que toute la France du foot l’attendait : l’entrée en lice des Bleus dans cette Coupe du Monde. C’était hier soir, face à l’équipe du Honduras. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le contrat a été rempli, puisque les tricolores se sont imposés sur le score de 3 buts à 0, grâce notamment à un Benzema hyper présent. L’attaquant français a trouvé le chemin des filets à deux reprises, et a largement provoqué le CSC du gardien Valladares.

On ne peut le nier, c’est une sélection très modeste que celle du Honduras. Et ce, même si les Honduriens occupent une honorable 33e place au classement FIFA. Ce qui est mieux, par exemple, que le Ghana, le Cameroun, ou encore le Japon. Alors certes, il ne faut pas s’emballer, et garder la tête sur les épaules. Mais il existe tout de même quelques motifs de satisfaction.

Benzema est bien là

Le premier d’entre eux, c’est bien sûr la grande forme de notre buteur attitré : Karim Benzema. Avec deux buts (presque trois) à son actif, il rejoint directement Neymar, Van Persie et Robben en tête du classement des buteurs. Mais au-delà de ses statistiques, son apport dans l’animation offensive est très intéressante. Benzema redescend chercher les ballons, oriente le jeu, joue parfaitement en première intention, et est là à la conclusion. Ce qui n’a pas toujours été le cas.

Le titre de champion d’Europe conquis avec le Real Madrid semble l’avoir galvanisé. Tout comme la pression et l’énorme attente qui règne autour de lui. Depuis le forfait de Franck Ribéry, les médias en ont fait l’homme fort de cette équipe, déclarant qu’il devait maintenant se révéler comme l’un des leaders du groupe, et de guider ses coéquipiers vers la victoire. L’expérience engrangée sous le maillot des Merengue et statut obligent.A chaque entraînement des tricolores en terres brésiliennes, c’est également le nom de Benzema qui est scandé. Sa notoriété semble largement dépasser celle de ses partenaires, notamment en l’absence de son compatriote du Bayern Munich.

Autant d’éléments qui auraient donc pu mettre la pression sur les épaules du joueur, et le faire déjouer. Si l’attente autour de lui est bien plus importante et n’a rien de comparable, on peut tout de même constater la médiocrité de la partie réalisée par Messi hier soir. Mais le Français a parfaitement récité sa partition. Pour son tout premier match en Coupe du Monde, il était même à quelques centimètres d’inscrire un triplé, et de s’emparer seul de la tête du classement des buteurs.

Griezmann, +1 pour Deschamps

Préféré à Olivier Giroud, Antoine Griezmann était attendu au tournant. Et de sa prestation, il n’y a  rien à redire. Virevoltant, il a fait ce que l’on attendait de lui, à savoir créer des brèches dans la défense adverse. Il était même tout proche, lui aussi, de marquer son premier but dans la reine des compétitions. Mais sa tête s’est malheureusement écrasée sur barre transversale du portier hondurien. Si l’attaquant des Gunners avait été titularisé, il aurait été à la conclusion des actions, en plaçant sa tête. Elles auraient toutefois été bien moins nombreuses, Griezmann n’étant pas au départ de celles-ci. Un choix payant donc, de la part de Didier Deschamps.

A l’image de toute l’attaque tricolore, Valbuena a réalisé une bonne prestation. En le voyant se démener à ce point sur le terrain, on se rend bien compte qu’il a hypothéqué sa deuxième partie de saison avec l’Olympique de Marseille, cherchant surtout à garder de l’énergie et à ne pas se blesser. Tant mieux pour l’Equipe de France. Sa tendance a en rajouter beaucoup, lors de chaque contact, risque tout de même de commencer à devenir quelque peu agaçante.

La défense n’a pas encore joué

De la défense, il n’y a pas grand-chose à redire, tant elle a peu été mise à contribution. Une petite frayeur tout de même en fin de match, sur un tacle raté de Rio Mavuba, mais la frappe de Garcia était trop écrasée pour réellement inquiéter Hugo Lloris. De Varane et Sakho, on signalera surtout que ce sont les deux seuls joueurs de champ à ne pas avoir commis la moindre faute. Evra et Debuchy ont pas mal apporté, offensivement parlant. Contre une équipe si regroupée devant sa surface, il aurait été difficilement concevable qu’il en soir autrement.

Il faudra donc s’attendre à un tout autre match face à une Suisse 6e du classement FIFA, qui aura de tout autres arguments à proposer. Toutefois, on peut dire que la Nati a débuté la compétition de manière bien moins sereine. Un succès dans la douleur contre l’Equateur : 2 à 1. Plus que dans la douleur, c’est même totalement à l’arrachée que les Suisses ont obtenu leur victoire, en prenant l’avantage dans les dernières secondes du temps additionnel (90+3′). Mais France – Suisse sera un tout autre match, au cours duquel les trois points seront synonymes, déjà, de qualification.

Pogba, carton rouge

En début de match, s’il y en a bien un qui était un peu en-dedans malgré un bonne entame de l’Equipe de France, c’est bien Paul Pogba. Peu présent, pas de décalage créé, pas de différence faite, on l’a senti bien moins à son aise qu’à l’accoutumée. Il s’est bien illustré en première mi-temps, mais de très mauvaise manière. On pense bien entendu à ce duel avec Palacios, dans lequel la cheville du tricolore est écrasée par le Hondurien. Mais le milieu turinois n’aurait absolument pas du réagir comme il l’a fait, en essayant d’attraper la jambe de son adversaire dans un vilain geste d’humeur. Ce qui aurait largement dû lui coûter un carton rouge.

D’autant que ce n’est pas comme si les Bleus ne savaient pas qu’ils allaient prendre des coups, ayant été incessamment mis en garde par Didier Deschamps quant au très gros engagement physique, toujours à la limite, de leurs adversaires du soir. On mettra ça sur le compte de la jeunesse et de l’inexpérience, mais c’est typiquement le genre de choses que l’on ne veut plus voir.